INVESTIGADORES
FALCON Alejandrina
capítulos de libros
Título:
Naturalisation, manipulation et circulation internationale des traductions argentines : les années soixante-dix ou la double épreuve de l?étranger
Autor/es:
ALEJANDRINA FALCÓN
Libro:
Langues et rapports de force. Les enjeux politiques de la traduction
Editorial:
Presses universitaires de Liège
Referencias:
Lugar: Lieja; Año: 2021; p. 33 - 46
Resumen:
« La traduction agit toujours comme un rapport de forces entre l´étranger et le vernaculaire ; en Argentine, ce sont les traductions produites pendant les années soixante-dix qu?il faut examiner pour savoir jusqu´où il a été possible de passer par l??épreuve de l?étranger? » (Willson 2007 : 24) . C?est bien à cette époque que nous pouvons observer dans certaines traductions d?auteurs nord-américains une prise de distance par rapport à l?espagnol péninsulaire. Ainsi, dans la traduction faite par l?écrivain argentin Ricardo Piglia de la nouvelle « The Killers » (1977), nous lisons : « Tenés que ir más al cine. Las películas son algo bárbaro para un piola como vos » . L?effet de domestication produit par l´utilisation du vos (voseo) et par le choix d?un lexique propre à la variété dialectale du Rio de la Plata (comme le terme piola) est bien une façon de se situer face à l?étranger. Cette pratique de traduction fortement « acclimatante », déjà apparue dans les années soixante, se systématise, à la charnière des années 1960 et 1970, dans la collection de polars Serie Negra dirigée par Ricardo Piglia. Cette stratégie a cependant été remise en question lors de la crise du marché du livre argentin, notamment après le coup d?état de 1976, quand des traducteurs argentins ont dû s?exiler en Espagne. Nous nous basons sur l?analyse de deux collections de « roman noir » pour montrer comment les traductions d?origine argentine dans les années soixante-dix ont été ramenées à des normes péninsulaires.