INVESTIGADORES
CAMPORA magdalena Teresa Maria
artículos
Título:
Lecture borgésienne d´Arthur Rimbaud
Autor/es:
MAGDALENA CÁMPORA
Revista:
Rimbaud Vivant
Editorial:
Centre National des Lettres
Referencias:
Lugar: París; Año: 2007 p. 81 - 96
ISSN:
0999-1557
Resumen:
Si Pierre Ménard, « symboliste de Nîmes », n’arrive pas à imaginer le monde sans « Le bateau ivre », Borges, dans « Deux interprétations d’Arthur Rimbaud », définit lapidairement le poète de Charleville comme « un artiste en quête d’expériences qu’il ne put réaliser ». On sait pourtant qu’il a pratiqué Rimbaud dans sa jeunesse genevoise ; une relecture des comptes rendus des années trente montre par ailleurs qu’il connaissait la bibliographie rimbaldienne de l’époque. Cependant le personnage ne trouve grâce auprès de Borges, admirateur d´aventuriers comme T.E. Lawrence. Il semble que le principal grief fait à l’encontre de l’auteur d’Une Saison en enfer soit une espèce de promiscuité entre la vie et l’oeuvre. Ceci motive, entre autres, le rejet borgésien du mythe Rimbaud sous ses deux principales espèces : négation d’une poétique de la voyance où le texte serait l’effet d’une expérimentation vitale; indifférence face aux énigmes du silence et de l’abandon volontaire de l’écriture. Borges considère en effet que si l’être au monde, la vie corporelle ou la situation historique sont des circonstances inévitables, des traits qui vont de soi et qu’on retrouvera à ce titre, indirectement, dans la fiction (l’autofiction, fréquente dans les textes d’un Borges évoquant volontiers son contexte, ses amis, son propre nom, en serait un bon exemple), ces traits ne peuvent être interprétés comme des causes externes provocant ou justifiant l’écriture. Or du moment où le rejet d’un lien causal entre l’expérimentation vitale et le contenu fictionnel articule l’écriture borgésienne et motive la réception de sa figure publique, la reconnaissance de l’efficacité de ce lien chez Rimbaud est au moins problématique.