INVESTIGADORES
MINARDI Adriana Elizabeth
capítulos de libros
Título:
Une Méditation: mémoire, métafiction et irrationalisme
Autor/es:
MINARDI ADRIANA E.
Libro:
Littérature et irrationalisme au XXe s.: modernité, avantgarde, postmodernité
Editorial:
Université de Saint-Boniface, Winnipeg, Canadá.
Referencias:
Año: 2015;
Resumen:
La littérature que Miguel de Unamuno prétend est liée non seulement à une rupture dans sa manière de concevoir le roman et les lettres en général mais aussi à une approche philosophique de l´existence humaine. Dans Niebla, roman de 1914, l´analyse des cadres narratologiques, ayant déjà leur base dans "Vida de Don Quijote y Sancho" (1905), s´appuie sur la dialectique, fort souvent synthétique, de «créature-créateur» témoignant de la préoccupation ontologique de l´expérience vécue ou de l´expérience de l´être dans le monde. On prétend cette expérience comme un acte irrationnel, car elle rejette la propriété d´autonomie de l´être, d´une part, et celle d´un art réaliste, d´autre part. "Niebla" est composé de 33 chapitres, d´une préface de Víctor Goti, personnage qui est en train d´écrire son roman, l´oeuvre que le narrateur -à mi-chemin entre fictif et portevoix de l´auteur- est en train de présenter, d´une post-préface de Unamuno et, à la fin du roman, d´un double épilogue : le chapitre XXXIII et l´"épilogue en forme d´oraison funèbre", avec laquelle le roman est encadré par une double préface et un double épilogue. En ce sens, un personnage n´est jamais autonome; bien au contraire, il est inséré dans un réseau de stratégies encadrées en trois parties. D´un côté, les réalités textuelles du protagoniste et de ses êtres de fiction, c´est-à-dire des personnages; d´un autre côté, la réalité textuelle du protagoniste face à celui qui écrit. Nous trouvons ici le problème du protagoniste en tant qu´être de fiction, face au dispositif de l´auteur."Une méditation" est, tout d´abord, un roman héritier de la génération de 98, car il pousse jusqu´au bout l´irrationalisme par le rejet de l´intentionnalité esthétique réaliste. Mais il est aussi tributaire de la philosophie existentialiste proposée dans l´irrationalisme. Il a été écrit dans un rouleau continu à partir d´un engin annexé à une machine à écrire Halda (d´où la mention à son époque Halda, la deuxième dans le projet narratif de l´auteur) avec lequel on essayait plutôt d´inaugurer un principe systématique pour représenter un débit narratif sans césures, sans le tracé argumentatif propre à l´« onde », sans concordances de lieu ni de progression dramatique des personnages, et sans le decorum. Cette forme permettait de garder certains éléments stylistiques de son premier roman par rapport à la configuration des processus de remémoration, mais ce deuxième roman, bien qu´il revienne sur le sujet de la ruine, mise sur une différence clé: le récit à la première personne qui « evokes a succession of fragmented memories which frequently remain vague and incomplete » (Herzberger, 1976 : 71). Le roman consiste en un long paragraphe et c´est ainsi qu´il fut présenté au jury du prix « Biblioteca Breve ». Cette disposition formelle répond aussi à notre hypothèse. Étant donné que la conception spatiale avait déjà été montrée au détail dans "Volverás a Región", le deuxième roman ou «variation sur la ruine » ne devait pas respecter le paramètre descriptif initial. S´agissant d´une suite, l´effet rétrospectif reviendra sur les personnages déjà présentés morphologiquement dans le premier roman. Cet effet dans ce deuxième sera de nature aspectuelle : Sebastián apparaîtra comme le docteur de Mary tandis que Numa, Gamallo et Muerte feront l´objet de références à l´histoire. La focalisation narrative se concentrera sur la figure du narrateur qui organisait auparavant les passages narratifs de "Volverás a Región". En effet, le temps zéro du récit semble arrêté dans le souvenir du "retour" ; la mémoire devient donc un fait créatif. Les faits survenus après la guerre civile occupent la plupart du monologue du narrateur, ce qui suppose également un effet de continuité par rapport au premier roman qui se centrait autour de la guerre.