Agricultures de proximité et villes intermédiaires: diversité des formes urbaines et modes d’allimentation.

ALBALADEJO, CHRISTOPHE; TAULELLE, FRANÇOIS; SASSONE, SUSANA; BARTHE, LAURENCE

Orléans

Seminario; « Mobilités, choix résidentiels, pratiques sociales et politiques publiques: la ville intermédiaire comme modèle de durabilité? » 7 et 8 septembre 2021. Orgs: Franck Guérit et Tarek Nasser. Université d?Orléans.; 2021

Laboratoire CEDETE de l?Université d?Orléans

Résumé :Les modèles d’agriculture qui sont impulsés par les acteurs du monde agricole et l’État, ainsi quepar les modes de consommation, sont aussi des modèles « de » territoire et des modèles « du »territoire, dans une relation d’influences réciproques. Depuis 20 ans on assiste, aux côtés de nouveauxmodèles agricoles préoccupés par la santé humaine et environnementale, mais cependant toujoursdélocalisés (comme l’Agriculture Biologique de masse), à l’émergence d’une agriculture de proximitébasée sur de nouvelles pratiques alimentaires et de mobilité. On trouve dans ces formes localesd’agriculture une très grande inventivité dans de nouvelles pratiques de l’alimentation, de laconsommation et du territoire car les aliments sont de nouveau reliés à des identités, des expériencesconcrètes de lieux et de saveurs, des connaissances spatialisées et des déplacements de l’ordre duquotidien.Ces agricultures introduisent, globalement, de nouveaux rapports entre l’urbain et le rural àpartir de l’alimentation en tant que pratique spatiale. Nous observons que là où es agricultures deproximité correspondent le plus à un nouveau modèle territorial c’est dans les espaces d’influence decertaines villes dites « moyennes ». Ces villes assument des fonctions particulières à la fois dans leterritoire et dans cette forme d’agriculture, méritant pleinement l’adjectif de « villes intermédiaires »,à savoir des villes assurent l´interface entre deux ensembles géographiques, en tout cas au moins dansle cadre de cette alimentation de proximité.Notre projet de recherche repose sur la comparaison approfondie de deux cas de villes intermédiairesdans lesquelles les agricultures de proximité sont fortement présentes : Rodez (Aveyron) et Auch(Gers) dans la Région Occitanie. En prenant en compte les avancées sur le concept de villeintermédiaire et sur celui de Systèmes Alimentaires Territorialisés et en appliquant nos analyses à laville dans son territoire et ses relations aux autres villes, nous observons deux morphologies spatialesdifférentes : une forme centralisée avec Rodez et une forme plus diffuse voire atomisée dans le casd’Auch. La comparaison entre les deux cas nous conduit à proposer un modèle d’analyse del’articulation agriculture de proximité-ville moyenne dans une tension entre deux idéal-types : la « villerurale » disposant d’une tradition et culture agricole et mobilisant des circulations d’agriculteurs deproximité sur des distances pouvant largement dépasser le département (Rodez s’approche de cemodèle) et la « ville-village » dans un territoire de village et dont l’alimentation de proximité se basesur du contact direct et de l’interconnaissance et des visites concrètes (cas en partie d´Auch). Laméthodologie mise en oeuvre s’appuie sur des enquêtes semi-directives aux acteurs agricoles et desinstitutions territoriales visant à comprendre le rôle de ces villes comme centre de services et de ventedes produits des agricultures de proximité.Finalement nous montrons : 1) l’importance de ces villes intermédiaires dans l’émergence dansles territoire et même au niveau national de ces agriculture de proximité ; 2) la diversité de cesnouvelles formes de production et de nouvelles pratiques de l’alimentation, liée elle-même à lamorphologie des relations de ces villes intermédiaires avec leurs territoires et aux formes queprennent les circularités des producteurs et des consommateurs.