CIECS   20730
CENTRO DE INVESTIGACIONES Y ESTUDIOS SOBRE CULTURA Y SOCIEDAD
Unidad Ejecutora - UE
congresos y reuniones científicas
Título:
“La visualité des textes: la dés-adressabilité à la naissance d’un nouveau langage”
Autor/es:
RÉ, ANAHÍ ALEJANDRA; BERTI, AGUSTÍN
Lugar:
París
Reunión:
Otro; Colloque international et interdisciplinaire Photolittérature, littératie visuelle et nouvelles textualités; 2012
Institución organizadora:
Université Rennes 2, Université de Québec à Montréal y la New York University París
Resumen:
De nos jours, étant donné la diffusion de certaines pratiques de numérisation et de circulation de divers produits culturels, on peut constater des mutations esthétiques. Ces changements ont aussi des conséquences manifestes sur les domaines techniques de réception. Prenons, par exemple, une œuvre littéraire traditionnelle : taper le texte sur un clavier est la manière la plus élémentaire de le numériser. On peut aussi scanner le texte et l’enregistrer comme une image, et en plus on peut le numériser avec l’outil OCR. Alors, le problème que W. Benjamin rencontrait lorsqu’il réfléchissait sur la possibilité de la reproduction identique d’une œuvre devient celui de la possibilité de la reproduction identique et infinie de l’œuvre, depuis qu’elle est devenue un code qu’il est nécessaire de concrétiser. La première et la troisième possibilité de numérisation que nous venons de mentionner habilitent l’adressabilité , c’est-à-dire qu’on peut faire des recherches au sein du texte et que son indexation est possible ; même si on obtient seulement des informations sur le contenu du texte, et non pas sur sa forme ou sa matérialité. En revanche, le texte devenu image empêche ce type d’utilisation mais véhicule la remise en valeur de la matérialité du livre et sa représentation de façon que, même s’il est numérisé, il récupère son statut d’objet chargé d’histoire. Chaque jour on fait beaucoup plus d’attention à l’image du texte, et ce fait met sous les regards la tension entre la valeur cultuelle et la valeur d’exhibition. L’image du texte n’est pas encore un objet numérique adressable, comme le texte tapé ou scanné avec l’OCR. Les dégrées de manipulation possibles pour chaque type de numérisation ne sont pas équivalents, quoi que tous convergent, à la fin, dans un code ; ils impliquent différents niveaux d’abstraction. L’outil OCR a augmenté l’automatisation du passage de ce qui était analogique à ce qui est numérisé, et aussi de la conversion de l’image numérisée en texte adressable. Le code abstrait qui résulte de la numérisation peut se concrétiser de différentes manières. Il faut penser à la visualité de la poésie concrète dont l’importance réside sur l’intérêt de conduire notre regard non seulement vers le contenu du texte, mais aussi vers la tension entre le contenu textuel et sa forme graphique (qu’il faut distinguer de la matérialité du support). Il y a une analogie avec la tension entre le texte numérisé médiatisé par le clavier et par le scanner, c’est-à-dire, par exemple, entre les fichiers .pdf et le texte devenu image où l’on découvre aussi des traces du temps dans sa matérialité et de leurs conditions de circulation. Pour nous, le code génétique présent dans la page de titre de Agrippa (1992, W. Gibson) ou les fragments des textes inconnus qui apparaissent dans la très intéressant « poésie contagiographique » de Mauro Césari font partie d’un procès de dés-adressabilité du code alphabétique (l’écriture) pour le transformer en pure image technique. Cela montre une remise en cause du langage et une préoccupation pour expérimenter avec lui en mettant en tension leurs limites et en effaçant leurs frontières par rapport à l’image, à la recherche d’un nouveau langage partagé. La tradition calligrammatique a quelque chose à voir ici, comme les poètes concrètes, qui ont fixé leur attention sur la visualité des mots.