INVESTIGADORES
FERNANDEZ ALVAREZ maria ines
capítulos de libros
Título:
Genre, travail et action collective : une analyse fondée sur un processus de récupération d´usine dans la ville de Buenos Aires
Autor/es:
MARÍA INÉS FERNÁNDEZ ALVAREZ
Libro:
Genre et économie solidaire, des croisements nécessaires
Editorial:
L?Harmattan
Referencias:
Lugar: Paris; Año: 2018; p. 277 - 287
Resumen:
Les mesures de type néolibéral mises en ouvre en Argentine depuis 25 ans ont provoqué une augmentation sans précédent du chômage et amplifié le caractère informel et précaire des emplois, détériorant ainsi profondément les conditions de vie des classes subalternes. Fondées sur les recommandations du « Consensus de Washington », ces mesures visaient prioritairement l?ouverture du marché, la financiarisation de l?économie et la mise en ?uvre d?un programme d´ajustement structurel. Elles ont entraîné un processus accéléré de concentration économique et de désindustrialisation ainsi qu´une intensification notoire des mécanismes de fragilisation des conditions de vie des classes subalternes. Cette évolution s?est doublée d?une augmentation de la participation des femmes au marché du travail ces dernières représentant actuellement 40 % de la population économiquement active. Les femmes ont pris part au marché principalement par le biais du secteur informel et des emplois de services, souvent en tant que principales « soutiens » de famille. Dans ce contexte, les tensions sociales se sont accrues à partir du milieu des années 1990 et sont devenues de plus en plus visibles sous la forme de mouvements de contestation et de résistance divers. Ces derniers ont été à l´origine de la constitution de différentes organisations rassemblant notamment des personnes sans emploi et, plus récemment, de la généralisation des tentatives de « récupération » d´usines en faillites ou abandonnées par leur propriétaire. Comme le montrent différentes recherches menées en Amérique latine, les femmes se sont impliquées en plus grand nombre dans les mouvements de résistance à l´ajustement structurel et dans les organisations sociales à partir des années 1980. Cette tendance doit être mise en relation avec les responsabilités que les femmes des classes populaires assumaient dans la gestion quotidienne des tâches communautaires relevant de l´organisation de la reproduction et notamment des activités liées à l´alimentation -par exemple l´organisation de cuisines collectives dans les quartiers-, ces responsabilités ayant souvent été induites par la mise en ouvre de politiques ciblées fondées sur la participation et l?« empowerment » des femmes. En conséquence, leur implication dans les organisations sociales était fortement liée à leur rôle de mère et, donc, aux tâches de care et à la satisfaction des besoins fondamentaux de la famille. Pourtant, ces changements n´ont pas nécessairement provoqué une refonte des modalités de construction sociale du « masculin » et du « féminin », des modalités qui ont été amplement critiquées par la littérature féministe, notamment dans une perspective anthropologique. Nous analyserons donc l´influence des tensions qui sont apparues entre les rôles nés des changements précédemment décrits et ceux traditionnellement associés aux femmes et aux hommes, et ce dans le contexte spécifique de la récupération d´une usine dans la ville de Buenos Aires. À cet effet, nous adopterons une approche relationnelle axée sur les catégories socialement construites pour analyser la portée et les implications de ces tensions et étudier comment celles-ci s´articulent, dans le cadre de ce processus de récupération, avec les rôles de genre tant dans le champ de l´organisation du processus de travail que dans celui des formes de l´action collective. Nous synthétiserons ensuite les apports et les principaux débats l´anthropologie féministe dans le domaine du genre pour tracer ensuite les contours de certaines réflexions sur la configuration des rapports de genre dans le cas étudié.