BECAS
GUSTAVINO Berenice
congresos y reuniones científicas
Título:
Les critiques argentins et l'AICA. Les participations de Jorge Romero Brest et de Jorge Glusberg (1952-1988)
Autor/es:
BERENICE GUSTAVINO
Lugar:
Rennes
Reunión:
Congreso; Redéfinir le monde (de l'art) Engagement, défis et crises de la critique d'art internationale depuis 1945; 2018
Institución organizadora:
Université Rennes II y Archives de la critique d art
Resumen:
L´Argentine est, avec le Mexique et le Brésil, un des premiers pays latino-américains à faire partie de l´Association Internationale des Critiques d´Art (AICA). L´Association Argentine des Critiques d´Art (AACA) est constituée en 1950 à Buenos Aires et reconnue par l´AICA l´année suivante à Amsterdam. Le brésilien Sérgio Millet, nommé Secrétaire pour l´Amérique latine en 1949, aurait encouragé Jorge Romero Brest à créer la filière locale de l´association. Depuis 1952, les critiques argentins prennent part des congrès et des assemblées de l´AICA tenus à travers le monde. La participation argentine est toutefois irrégulière et les envoyés sont, au cours du temps, presque uniquement deux : d´abord, Romero Brest et, depuis 1969, Jorge Glusberg.En outre l´intervention dans les débats et la lecture de communications, les deux critiques s´engagent dans l´association en aspirant à la présidence : en 1963, Romero Brest obtient 10 votes contre les 181 du gagnant, Giulio Carlo Argan, tandis que Glusberg perd par une différence de 4 votes en face de la vénézuélienne Bélgica Rodríguez dans les élections polémiques de 1987.La participation des Argentins dans les rencontres internationales est étroitement liée aux aléas du fonctionnement de la section nationale. Durant les présidences de Romero Brest, de Glusberg et de Horacio Safons l´association est dynamique et ses activités agissent sur le milieu local. Nonobstant dans d´autres périodes, l´AACA traverse des soucis financières et n´arrive pas à fédérer la communauté de critiques ; à cause de cela, les activités sont interrompues et l´association risque même sa dilution.Malgré cette instabilité, la section argentine organise en 1988 le XXIIe Congrès et la 41e Assemblée générale de l´AICA à Buenos Aires. Glusberg et Safons concrétisent ainsi une idée exposée vingt ans auparavant par Romero Brest. En 1968, celui-là, fidèle au paradigme d´internationalisation de l´art national, cherchait à assurer la présence de ses collègues argentins dont les déplacements étaient limités par des questions budgétaires et à faire connaître la ville de Buenos Aires, qu´il jugeait comme un centre artistique méconnu. Glusberg reprend ces objectifs en invoquant également d´autres arguments, notamment le besoin de penser la production artistique latino-américaine à partir de la notion d´identité régionale. Ces idées ne sont pas nouvelles parmi les critiques argentins ; il est toutefois intéressant de les examiner dans le contexte du postmodernisme où elles ont était formulées et dans le cadre de le scepticisme vis-à-vis le pouvoir de représentation de l´AICA.Dans ce travail on analysera la transformation de la représentation argentine au sein de l´AICA entre les premières participations de Romero Brest au début des années cinquante et l´organisation des réunions à Buenos Aires en 1988. On focalisera sur les contributions des Argentins aux débats, sur la projection de ces rencontres dans les trajectoires professionnelles des critiques et sur le virage entre une perspective cosmopolite et une autre régionaliste des envoyés au cours des décennies.