INVESTIGADORES
ZORRILLA Natalia Lorena
congresos y reuniones científicas
Título:
« Humanité originaire » et « superstition » dans la Lettre de Thrasybule à Leucippe
Autor/es:
NATALIA LORENA ZORRILLA
Lugar:
Edimburgo
Reunión:
Congreso; 15ème Congrès international sur les Lumières; 2019
Institución organizadora:
ISECS
Resumen:
Cette communication vise à analyser le traitement que le personnage fictif Thrasybule donne aux phénomènes de la genèse et de la propagation des représentations du divin dans la Lettre de Thrasybule à Leucippe. Attribuée à Nicolas Fréret, cette ?uvre est souvent considérée commel?un des piliers de la littérature philosophique clandestine athée; ayant circulé comme manuscrit pendant la première moitié du dix-huitième siècle, elle est publiée par d?Holbach en 1765.L?explication historico-généalogique que Thrasybule déploie à propos de l?origine des figures du divin se fonde sur la prémisse que les déités sont des productions «chimériques» de l?imagination des «premiers hommes». En effet, selon l?auteur de la Lettre, on a d?abord conçu les divinités comme les causes des phénomènes naturels dont les lois étaient inconnues.L?ultérieure contagion généralisée de la superstition aurait provoqué, d?après Thrasybule, la consolidation de la cosmovision religieuse, ainsi que l?institutionnalisation des pratiques sacrificielles dénoncées par lui.Or, l?humanité, est-elle intrinsèquement superstitieuse ? Le comportement religieux, est-il essentiel au développement des sociétés? Les «funestes» effets des cultes des entités surnaturelles, sont-ils irréversibles? La résolution de ces problématiques s?avère décisive pour la pensée radicale antireligieuse des Lumières. Nous montrerons donc que Thrasybule cherche àétablir une notion d?humanité originaire qui lui permette de répondre négativement à ces questions. Cependant, il faudra examiner les différences qu?il y aurait entre cette représentation des origines de l?espèce humaine qu?il propose et les fictions ou «fables» des religions qu?il appelle «erreurs utiles» (e.g.,l?enfer), lesquelles inciteraient la «populace» à agir vertueusement.En somme, la Lettre nous invite à réfléchir sur l?identité des êtres humains par rapport à leur engagement avec les dieux et la religion depuis une perspective qui explore, à notre avis, ce que certains philosophes auraient pu décrire comme «histoire naturelle de la religion».