”Le travail informel : entre théorie et expérience”

BUSSO, MARIANA

L.E.S.T./ C.N.R.S., Aix en Provence, Francia

Workshop; Seminaire du L.E.S.T./ C.N.R.S.; 2005

L.E.S.T./ C.N.R.S.,

Ce texte se donne comme objectif d´analyser la problématique de la catégorisation des travailleurs de foires, à partir d´une étude de cas que nous ont fait pendant les années 2003-2004 dans la ville de La Plata, Argentine. La disparité entre catégories d´analyses et catégories de la pratique, aussi bien que les conséquences que cela provoque, seront les points nodaux de la discussion. Depuis les années 70, nous assistons à divers débats autour de la notion de ´travail informel´. Legalistas, estructuralistas, et dualistas, sont les trois perspectives les plus importantes dans les discussions qui ont été générée autour de cette conceptualisation en Amérique Latine (Portes, 1995). Toutefois, au moment de rendre opérationnel le concept à partir des données officielles, la perspective dualiste gagne la bataille. Donc, la catégorie ´travail informel´ s´en remet à quatre situations de travail en particulier : le travail familial non rémunéré, le travail indépendant (excepté les techniciens et les professionnels), le travail en entreprises comptant jusqu´à cinq employés et le travail domestique. Pour répondre à une des trois premières situations, les travailleurs de foires sont considéré comme ´travailleurs informels´. Cependant, ces travailleurs refusent cette dénomination, se référant à eux-mêmes à travers d´autres mots : "artisans", "forains", "commerçants", "vendeurs itinérants", etc. En ce sens nous nous proposerons d´expliciter la tension entre catégories d´analyses et catégories des pratiques (Brubaker et Cooper, 2001). Pour ce faire, dans cet article nous développerons tout d´abord le sujet des catégories sociales. Particulièrement nous analyserons les notions catégories d´analyses et des pratiques, aussi bien que les relations avec les termes catégories institutionnels et indigènes (Demazière, 2003), et catégories savantes et profanes (Desrosières et Thévenot, 2000). Nous présenterons après, le regard scientifique porté sur le travail de foires et de marchés, dont le but sera d´analyser les principaux courants théoriques qui ont fait référence à cette portion du monde du travail. Ensuite, nous appréhenderons le regard des travailleurs eux-mêmes, c´est-à-dire, la manière dont ils sont appelés à eux-mêmes et leurs perception de l´expression ´travail informel´. Pour finir, nous expliciterons les pistes qui, selon notre point de vue, cette analyse donne aux recherches qui portent sur les travailleurs de foires et des marchés.