INVESTIGADORES
MARTINEZ Carolina
congresos y reuniones científicas
Título:
La cité idéale, son espace et ses limites dans la géographie du XVIIe siècle.
Autor/es:
MARTINEZ, CAROLINA
Lugar:
Paris
Reunión:
Encuentro; Cinquièmes Rencontres Doctorales LLSHS Université Paris Diderot; 2012
Institución organizadora:
Universidad de Paris 7 - Denis Diderot
Resumen:
La cité idéale telle qu´elle a été envisagée par les utopistes du XVIIe siècle, par ses caractéristiques propres comme par son contexte de parution, représente du point de vue philosophique, politique et surtout géographique, l´espace construit par excellence. Or, envisager la naissance d´un espace imaginaire tel que l´utopie ferait bien peu de sens sans la prise en compte des espaces réels qui, à l´aube du XVIIe siècle, avaient été récemment découverts et étaient en train d´être incorporés a la géographie et à l´histoire modernes par le biais des nouvelles cartes et récits de voyage. En ce sens, les îles d´utopie, étant certes des "non-lieux" volontairement créées mais étant aussi fortement plausibles par leur ressemblance aux mondes décrits par des voyageurs contemporains dans leurs récits, ont leur place dans cette série d´espaces rêvés qui ont constitué l´horizon d´attente de l´expansion ultramarine européenne. En effet, si les premières traductions de la Géographie de Ptolémée à la fin du XVe siècle et les notices des voyages faits dans des régions encore inexplorées qui, à partir de ce moment, n´ont cessé de circuler dans toute l´Europe, ont fourni les outils théoriques et techniques pour organiser le nouvel espace à découvrir, elles n´ont pas moins encouragé la pensée européenne à envisager l´existence de sociétés plus parfaites et plus raisonnables vivant aux antipodes. Ainsi, dans la Terre Australe Connue (1676) de Gabriel Foigny ou L´histoire des Sévarambes (1677) de Denis Veiras, la possibilité de trouver une terra australis incognita, et l´idée même de son existence, a joué un rôle fondamental en pourvoyant cet espace ambigu (même pour les voyageurs et les cosmographes de l´époque) d´où tirer une critique religieuse, politique et morale des coutumes des sociétés européennes. Loin d´isoler le récit utopique et le cantonner aux limites d´un genre littéraire dégagé de son contexte historique de production, la présente proposition vise donc à incorporer les notions d´espace, d´altérité et de mobilité dans la compréhension des mondes imaginaires tels que l´ont été les récits utopiques en France au XVIIe siècle par une étude qui les envisage dans ses liens avec des voyages contemporains et leurs récits.