Syndicats et mouvements sociaux : quelles stratégies de résistance au néolibéralisme ? 

JUAN SEBASTIÁN MONTES CATÓ; CLETTE, VERONIQUE; JAMAR, DAVID; MARTINEZ, ESTEBAN; VENTRICI, PATRICIA

Krisi(s) kai kosmoi tis ergasias

ΠΕΔΙΟ

Lugar: Atenas; Año: 2023; p. 265 - 274

Ces dernières années ont connu une recrudescence de formes de luttes variées, de résistances au néolibéralisme, formes abondamment commentées dans une littérature prenant pour objet les nouveaux mouvements sociaux (Mathieu 2012). Parallèlement, l’affaiblissement des formes de régulation collectives du salariat a contribué à diversifier les profils des acteurs de la résistance autant que les revendications. Cette contribution entend explorer les relations entretenues entre mouvements sociaux de luttes contre la précarité et les structures syndicales dans le cadre de leurs résistances au néolibéralisme. Loin de se résumer au modèle d’une étanchéité de ces mouvements – nouveaux contre anciens, travail contre thématiques plus larges –, les cas argentins et belges permettent de saisir la variété de leurs relations tantôt enchevêtrées, tantôt conflictuelles.Les mutations économiques et financières internationales qui traversent à des degrés divers les économies des pays développés et émergents constituent un défi pour les syndicats, les mouvements sociaux et les organisations populaires. Comment, dans ce contexte paradoxalement accentué par l’alibi des crises financières, proposer des alternatives aux modèles de développement économique et aux formes de représentation politique? Le programme néolibéral se présente en effet comme l’unique forme susceptible d’affronter les crises selon un schéma qui articule ajustements budgétaires, privatisations; schéma largement expérimenté dans de nombreux pays latino-américains avec pour résultats augmentation du chômage et des inégalités, marchandisation des biens publics et concentration économique. La cas de l’Argentine est paradigmatique pour l’intensité qu’y a atteint la crise. A partir de celui-ci, nous chercherons à mener une reflexion comparative avec le cas belge. Dans le contexte particulier de chaque région, les expériences des syndicalismes belge et argentin se caractérisent historiquement par un pouvoir significatif soutenu par des taux élevés d’affiliation, des structures consolidées, des relais politiques forts et des capacités de mobilisation et de négociation. Si les politiques néolibérales ont fragilisé certains de ces supports, émergent cependant de nouvelles organisations de luttes des les territoires les plus touchés par la crise actuelle du capitalisme. Cette scène doit être analysée dans une perspective comparative qui permette de saisir les tensions et articulations entre stratégies syndicales et mouvements sociaux selon leurs formes d’institutionalisation et leurs capacités d’absorption de nouvelles revendications. Nous analyserons donc les contextes différenciés de mise en oeuvre des politiques néolibérales. Nous caractériserons ensuite les stratégies de résistance des syndicats et des mouvements sociaux. Nous nous centrerons enfin sur l’analyse de leurs articulations.