Descartes et le Deus deceptor. Héritage et transformation d'un objection néo-academicienne"

FERNANDO BAHR

Victoria

Simposio; Symposium sur le Scepticisme Académique dans la Philosophie Moderne; 2013

Fédération des Sciences Humaines y University of Victoria

Les sceptiques de la nouvelle Académie, profitant de la possibilité admise par ses adversaires stoïciens que les dieux pouvaient nous faire voir en rêves apparences fausses comme choses réels, ont noté qu´il était impossible de mettre limites à ce pouvoir divin et que, par conséquent, il était impossible de savoir avec certitude si une représentation imprimée sur l´âme était véritable. Cette objection, remémorée par Cicéron (Quaestiones academicas II, 47), garde incontestables similitudes avec l´hypothèse d’un Dieu trompeur qui inquiète les deux premières Meditationes de prima philosophia; le fait avait déjà été observé par Giambattista Vico en 1710 et renouvelé par Henri Gouhier en 1962, pour qui était la preuve d´une influence directe du philosophe romain sur Descartes. Dans ce travail nous voulons explorer de nouveau ces similitudes montrant, d´une part, que de nombreux points de la discussion entre l’école du Portique et la nouvelle Académie réapparaissent à l´intérieur de la méditation cartésienne, et, d´autre part, que ces arguments sont transformées et acquièrent plus grande profondeur philosophique dans cette dernière par le contact avec la doctrine de la création des vérités éternelles.