INVESTIGADORES
NAISHTAT Francisco
congresos y reuniones científicas
Título:
Penser avec Pierre Clastres : Révolution copernicienne du politique et révolution politique
Autor/es:
FRANCISCO NAISHTAT, MIGUEL ABENSOUR, ANNE KUPIEK,
Lugar:
París
Reunión:
Simposio; Pierre Clastres et Nous; 2009
Institución organizadora:
UNESCO
Resumen:
RESUME Sous le titre « Copernic et les sauvages » (1974) Pierre Clastres définit sa révolution copernicienne comme une « conversion héliocentrique » qui consiste à renverser la perspective du regard occidental sur les sociétés primitives ce qui, selon lui, doit aussi changer la compréhension que nous avons sur notre propre monde. On sait que ce renversement de perspectives se définit à partir d’un triple déplacement, qui prend racine dans son analyse ethnologique. D’une part, contre la logique hobbessienne de l’Un, qui met l’Etat au centre de la construction de la communauté civile, Clastres avance une compréhension du social et du fait communautaire sur la base de la résistance à la séparation entre le politique et le social qui est typique de la logique dominatrice de l’Etat ; d’autre part, contre l’analyse levi-straussienne des sociétés primitives comme sociétés d’échange, Clastres (1997) invite à les penser comme sociétés de persévérance de soi dans une logique de dispersion qui met la guerre au centre structurel de leur condition politique ; finalement, contre l’anthropologie économique dominante à son époque, Clastres pense l’économie primitive non pas comme économie de subsistance mais comme économie des loisirs et du temps libre (1974). Dans le sillage même de l’ambition de Clastres d’opérer, par le biais de sa révolution copernicienne dans la compréhension du fait sauvage, une révolution copernicienne sur nous-mêmes, nous pouvons nous demander ce qu’il est possible de penser à partir de Clastres. Une question essentielle à nos yeux concerne notre rapport à l’histoire : est-ce que le politique dessaisi du regard état-centrique et souverainiste est en même temps un politique post-historique et post-révolutionnaire ? Ou alors ne s’assortit-il-pas, au contraire, d’une révolution copernicienne sur l’historicité, qui permettrait à son tour d’asseoir le politique sur une nouvelle compréhension de l’histoire et de concevoir une pensée de la révolution politique sans les hypothèques de la souveraineté et du progrès ?