INVESTIGADORES
KUNIN Johana R
congresos y reuniones científicas
Título:
Notes pour penser la relation entre le genre et la perception sociale des risques environnementaux et sanitaires : le cas des femmes opposées à la production de soja fondée sur la pulvérisation de produits agrochimiques dans la pampa humide d Argentine
Autor/es:
KUNIN, JOHANA
Lugar:
Toulousse
Reunión:
Congreso; Colloque international interdisciplinaire Contaminations, environnement, santé et société : de l évaluation des risques à l action publique; 2018
Resumen:
Dans ce travail, nous nous demandons de quelle manière le système de genre l ensemble des rôles sociauxs exués, ainsi que leurs relations culturelles et historiques de co-constitutionet les représentations sociales relatives aux masculinités et féminités hégémoniques rend possible, renforce ou exclut différentes perceptions des risques liés aux pesticides. L utilisation de ces derniers est considérée comme une pratique dangereuse. Les rares personnes qui osent remettre en question cette technique et qui proposent publiquement des méthodes de production alternatives sont des femmes. Elles ont dépassé les limites sociales de l exposition publique désirée dans un lieu où la « discrétion » est considérée comme positive. Par conséquent, elles sont qualifiées de« folles », « paresseuses », « stupides » ou décrites comme « cherchant à se faire remarquer » : elles sont confrontées au défi de devenir socialement anormales. Nous examinons le rôle des constructions des féminités hégémoniques associées aux pratiques du care dans la féminisation de la biocitoyenneté. Les femmes seraient dépourvues d une identité aussi intimement liée à leur emploi que les hommes et plus autorisées à exprimer publiquement leurs émotions et à valoriser avec nostalgie des temporalités et modes de production « passés ». En tant que telles, peuvent-elles percevoir différemment les risques que représentent les pesticides dans les campagnes argentines ? En contrepartie, nous estimons qu il est nécessaire d étudier la masculinité hégémonique, associée à la maximisation des revenus économiques, à la rationalité par opposition àl émotion, à une valorisation de ce qui est connu comme« technologie » et « innovation » ainsi qu à la temporalité relative au « futur » pour comprendre la relation entre les hommes et les risques. En outre, il convient de déterminer dans quelle mesure le modèle social de l homme pourvoyeur des moyens matériels de subsistance pour sa famille, encore persistant dans les sociétés latino-américaines, combiné à la valorisation positive de la « prise de risques » liée aux« normes dominantes de la masculinité », bloque structurellement chez la majorité des hommes la capacité à refuser d utiliser des pesticides. Le manque d emplois actuel dans le monde rural, l instabilité des emplois qui existent et l identité masculine encore associée au monde du travail ont également leur place parmi les explications que nous explorerons. Les hommes reconnaissent-ils publiquement la valeur de méthodes alternatives de productiontelles que l agroécologie lorsqu il est établi qu elles apportent de larges bénéfices économiques et résultent d un effort physique considérable ? En conclusion, il sera fondamental de faire dialoguer les hiérarchies de genre, la relation entre nature et culture, la biocitoyenneté et les théories sociales du risque.