INVESTIGADORES
MELLADO Maria Virginia
congresos y reuniones científicas
Título:
Formation d’une jeunesse militante en contexte de crise Le cas de l’Argentine dans les années 70
Autor/es:
MELLADO, MARÍA VIRGINIA
Lugar:
París
Reunión:
Congreso; AFS Congres 2009 Violences et société; 2009
Institución organizadora:
Association Française de Sociologie
Resumen:
La communication propose d’analyser le contexte social et politique où s’insertles parcours des groupes d’étudiants et militants de quartier qui réalisèrent leurspremières expériences politiques autour du processus démocratique ouvert en 1973 enArgentine. Cette expérience de forte militance dans des organisations liées soit aupéronisme, à l’église catholique, ou aux mouvements universitaires et de jeunesse,s’inscrit dans un cadre d’analyse complexe d’activation et de mobilisation politiquetouchant d’importants secteurs sociaux. Ces phénomènes trouvent leur origine dans unesérie d’événements qui ont redimensionné la vie politique argentine mais aussi celle del’ensemble de l’Amérique du Sud. L’impact culturel et idéologique de la RévolutionCubaine (1959), les mouvements étudiants contestataires, comme le Mai 68 en France,se conjuguèrent avec des phénomènes nationaux, comme les politiques autoritaires dugouvernement d’Ongania, ce qui permit la mobilisation de nombreuses couches de lasociété, notamment de jeunes étudiants de classe moyenne. En effet, cette mobilisationpolitique et sociale, l’augmentation des mouvements de protestation et le phénomène deradicalisation politique liée à l’émergence d’un culture contestataire s’expliquent pardes facteurs nombreux et hétérogènes. L’instabilité politique présente en Argentinependant les années 60 et 70 provient de l’intermittence entre des gouvernements civilsen carence de légitimité et de faible efficacité, et des gouvernements dictatoriauxcaractérisés par une forte répression et l’implantation de projets conservateurs, et elleapparaît comme un des facteurs permettant d’expliquer ce phénomène d’activationpolitique. De même, la proscription du péronisme de la vie politique du pays à partir de1955, parti politique qui conserva un grand nombre d’adhérents - principalement dansles secteurs populaires - se transforma en un facteur de pression qui a déstabilisé lesgouvernements durant cette période. Cependant, le détonateur qui permit la coagulationdes différentes identités de jeunesse ainsi que l’intérêt pour la politique et le politique denouveaux secteurs sociaux, fut la révolte sociale du « Cordobazo » (1969), mouvementsyndical et étudiant qui manifesta le pouvoir de l’action collective.Dans ce contexte d’exclusion de la participation citoyenne, d’interdiction de laliberté d’association et de fermeture des canaux d’accès traditionnels au mondepolitique, notre intérêt se porte sur l’analyse du processus d’identification et departicipation des jeunes, notamment des étudiants de la classe moyenne argentine dansles organisations politiques qui avaient pour but la transformation intégrale de lasociété. La communication sera centrée sur trois aspects : en premier lieu, l’analyse ducontexte qui a permis l’apparition des nouveaux réseaux de militance, notamment l’émergence d’une « culture de masse de la jeunesse » qui a mis en évidence deschangements idéologiques d’envergure. En deuxième lieu, on examinera les canauxd’accès qui ont permit l’entrée dans ces organisations militantes, ainsi que les attentes etles motivations qui ont poussé ces jeunes à s’engager politiquement, et sur le rôle jouépar la famille au niveau de l’appui et la stimulation (ou leur contraire) à cette activité.Finalement, la communication éclairera le processus de gestation de la représentationcollective du changement social, la traduction du conflit politique en violence armée etl’impact des réseaux de militance au sein des partis politiques.Dans l’objectif de restituer les trajectoires militantes, la recherche se base surl’utilisation de méthodologies qualitatives permettant de reconstruire le parcours demilitance et de comprendre l’univers symbolique et l’imaginaire des militants étudiantset de quartier. Les sources proviennent d’entretiens semi directifs approfondis, ainsi qued’analyses de quotidiens et revues, d’archives des mouvements universitaires, debiographies et autobiographies.