CONICET | Buscador de Institutos y Recursos Humanos

Une idée répandue dans l´ensemble des sciences sociales latinoaméricaines consiste à nier, en Argentine, l´existence d´une élite en tant que groupe dirigeant compacte concentrant divers types de capitaux. Cette affirmation renvoie à l´image d´une société égalitariste ayant rendu possible l´ascension sociale et permettant de construire une sociabilité refusant la reconnaissance de différences de statut et de prestige entre les différents groupes sociaux. Cela implique la construction de canaux explicites de formation des dirigeants. Les institutions où se forment les dirigeants, ainsi que leurs trajectoires apparaissent alors davantage hétérogènes. La communication analyse une de ces institutions formatrices et les trajectoires qui se déploient à partir d´elle. Elle porte sur la relation entre les lycées publics dépendant de l´armée et le processus de formation et de socialisation des élites politiques argentines. Le cas français est utilisé comme point de comparaison pour établir les différence et similitudes entre les deux sociétés. On interroge notamment que jouent ces institutions dans l´accès aux postes de direction de l´Etat : constituent-elles un espace de différenciation et d´accès aux hautes sphères du pouvoir ? Procèdent-elles d´une stratégie de certains groupes sociaux cherchant à réduire la possibilité d'un déclassement ? Représentent-elles un canal important dans l´accès à la haute administration étatique ? L´enquête empirique repose sur l´analyse des trajectoires étudiants passés par le Lycée militaire Espejo, situé dans la province de Mendoza, depuis la première promotion de 1947 jusqu´à nos jours. En plus de cette étude reposant sur un travail d´archives, on a réalisé une série d´entretiens semi-directifs permettant de rendre compte du parcours des anciens élèves et de leurs espaces de professionnalisation.

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