INVESTIGADORES
MESSINA Luciana Silvia
congresos y reuniones científicas
Título:
Réflexions autour des marques mémorielles dans l'ex-Olimpo
Autor/es:
LUCIANA MESSINA
Lugar:
Metz
Reunión:
Congreso; 4to Coloquio Internacional « Qualifier, disqualifier, requalifier des lieux de détention, de concentration et d?extermination. Dispositifs de médiation memorielle »; 2010
Institución organizadora:
Centre de Recherche sur les Médiations, Maison des Sciences de l?Lomme ? Lorraine, Univiversité Paul Verlaine
Resumen:
L´ex-Centre Clandestin de Détention Olimpo a fonctionné, entre le mois d´août 1978 et le mois de janvier 1979, dans un local de la police fédérale. Il était sous les ordres du premier corps de l?Armée. Des « Groupes d´Actions » constitués de membres des autres forces armées et de sécurité (gendarmerie, police fédérale, service pénitentiaire, Armée de l´Air, etc.) y sont aussi intervenus. On estime à 500 le nombre de personnes emprisonnées illégalement dans ce lieu, 100 d?entre elles ont été libérées. Des militants de diverses organisations politiques de gauche, des hommes, des femmes ?certaines enceintes- y ont été emprisonnés. Le site sur lequel a fonctionné l?ex-CCD Olimpo se trouve au coeur de Floresta, un quartier de classe moyenne de la ville de Buenos Aires. Il est entouré de maisons, de rues, d?écoles, d?avenues et de commerces. L´idée de transformer l´ex-Centre Clandestin de Détention Olimpo en lieu de mémoire est le résultat d?une réclamation et de la mobilisation d?un groupe de survivants du centre clandestin, des familles de disparus, d´organisations de défense des droits de l?homme et de voisins du quartier politiquement organisés. Cette articulation entre différents acteurs sociaux donne à ce processus des caractéristiques spécifiques et singulières. En octobre 2004, le gouvernement national et la ville de Buenos Aires signe un accord: le gouvernement national cède cet espace pour la « récupération de la mémoire historique des crimes commis par le terrorisme d´État et pour la promotion des droits de l´homme et des valeurs démocratiques ». Depuis cette date, des représentants de l´État, des associations de voisins et de défense des droits de l´homme, des survivants et des familles de détenus-disparus vus à l´Olimpo se réunissent tous les quinze jours pour définir un projet intégral d?utilisation du site. Dans les premiers accords figurent : la non reconstruction des cellules et des salles de torture ; la prise en compte de l´ensemble du site (environ 10.000 m2) en tant que « centre clandestin », ne le limitant pas ainsi au secteur utilisé pour torturer et emprisonner les personnes (environ 2000 m2) ; la mise en place du lieu dans le patrimoine de la ville en tant que site de mémoire pour la promotion d´une réflexion sur le passé et ses sens, le but étant que cela ait des répercutions sur le présent et de tenter d´éviter un regard complaisant et autoréférentiel sur ce passé. Bien que les discussions sur un projet intégral pour l´utilisation du site se poursuivent actuellement, depuis 2006, avec le début du Programme de Récupération de la Mémoire de l´ex-Olimpo, la matérialité du site a subi une série de modifications et diverses activités, qui ont contribué à la visibilisation publique de ce lieu de mémoire, ont été organisées. Parmi les modifications apportées au site, nous pouvons évoquer, entre autres : la « signalisation interne » du secteur qui a fonctionné comme centre clandestin de détention grâce à l´utilisation des témoignages des survivants, la construction d´un espace destiné au fonctionnement d´une « bibliothèque populaire », la réalisation collective de muraux à l?intérieur et à l´extérieur du site. Quant aux activités développées par la commission qui travaille sur l´ex-Olimpo, elles peuvent être rangées dans deux catégories: les activités internes à la recherche (relevé et systématisation de l´information au sujet du centre clandestin de détention, des disparus et des agents de la répression; constitution d´archives audiovisuelles avec les survivants, les familles et les voisins) et les activités qui s´adressent à la communauté (visites guidées du site, actes de commémoration de faits emblématiques liés à la répression étatique, ateliers d?histoire, et activités culturelles, telles que des cycles de cinéma ou la présentation d´ouvrages qui portent sur des questions liées aux droits de l´homme). En partant de ces éléments, on peut se demander : comment s´articulent les pratiques de marquage territorial avec les pratiques d´utilisation du lieu ? L´objectif de notre travail sera de décrire et d´analyser les modifications et les activités évoquées ci-dessus pour rendre compte de la singularité du dispositif mémoriel qui configure actuellement l?ex-Olimpo. Nous nous intéresserons tout particulièrement à la manière qu´ont de s´entremêler les marquages territoriaux et l´utilisation qui est faite du lieu, en établissant que non seulement les pratiques d´intervention sur la matérialité du terrain, mais aussi les pratiques d´utilisation de l´endroit, constituent des supports et des véhicules de transmissions de l´expérience concentrationnaire.