Vieux et nouveaux coups. À propos de la dénomination d’événement ‘coup médiatique-judiciaire’ au Brésil et en Argentine

MONTERO, SOL

Paris

Congreso; Colloque Association Discours de l?Amérique Latine (ADAL); 2024

ADAL

Pendant les dernières années, il y a eu une série de processus destituants en Amérique latine : l’« impeachment » contre Dilma Rousseff au Brésil en 2016 ; le « coup d’État » contre Evo Morales en 2018 ; les procédures judiciaires encadrées sous la catégorie de « lawfare » et l’attentat contre Cristina Kirchner, en Argentine, en 2022. Récemment, l’attaque contre le siège du gouvernement national à Brasilia quelques jours après l’accession de Lula Da Silva a ajouté une nouvelle chapitre à cette liste. Nombre de ces processus ont été regroupés sous la catégorie de « coups à adjectifs » (Marsteintredet & Malamud 2020) : coup contre la démocratie, coup médiatique-judiciaire, peloton d’exécution médiatique-judiciaire, entre autres formules néologiques (Krieg-Planque 2009) qui visent à définir un type de comportement anti-démocratique, propre à cette époque, et/ou ses effets politiques. Tour à tour, de nombreux débats ont eu lieu, dans l’espace publique, académique et citoyen, sur l’adéquation ou l’inadéquation de ces termes pour nommer les processus en cours, et sur leur caractère démocratique ou non (c’est le cas de l’opposition entre « impeachment » et « coup d’État » au Brésil). Dans cette présentation nous proposons d’analyser le fonctionnement, la circulation et les usages métadiscursifs et polémiques de cet ensemble de dénominations (que nous concevons comme des dénominations d’événement, suivant Calabrese 2013) ainsi que l’activation de la mémoire historique qu’elles mobilisent, tout en mettant en rapport l’imaginaire du pouvoir judiciaire avec celui des coups d’état.