INVESTIGADORES
NAISHTAT Francisco
capítulos de libros
Título:
Territoires, pouvoirs et souverainetés à l'horizon du XXI siècle. L'infléxion baroque de la postmodernité
Autor/es:
DOMINIQUE DE COURCELLES; FRANCISCO NAISHTAT; TOM CONLEY; JAUME AYATS
Libro:
Histoire culturelle et philosophique des éléments. Goûter la terre.
Editorial:
Editions en ligne de l'École Nationale des Chartes
Referencias:
Lugar: París; Año: 2016; p. 181 - 194
Resumen:
Sans vouloir aucunement m´engager ici dans une discussion théorique autour du baroque, je m´en tiens plutôt à une certaine constellation de manifestations qui me permet de l´opposer avec force au moment ludique de la postmodernité. Or un extrême de cette constellation est le phénomène de la catastrophe continue, telle que Walter Benjamin en donne un aperçu à propos du drame baroque allemand dans son Trauerspielbuch (1928). Celle-ci correspond à une forme de l´exceptionnalité qui ne peut pas être prévenue, expulsée ou mise définitivement à l´écart (auszuschließen) par l´action quelle qu´elle soit du souverain mais qui a tendance au contraire à s´inscrire à l´intérieur du cadre de vie historique, comme une donnée permanente de celui-ci. La catastrophe continue nous mène ainsi à une piste du baroque bien soulignée par Jean Rousset (2006) qui est celle de l´instabilité, de l´éclatement des limites, de l´inconstance des formes et de la vie fugitive. Il est inutile de dire ici combien tous ces traits avaient déjà été remarqués dès les deux dernières décennies du XXème siècle par des sociologues et des philosophes, notamment par Zigmunt Bauman (2003), Ulrich Beck (2001), Michel Maffesoli (1988), Jean-François Lyotard (1979) et Jean Baudrillard (1981), parmi beaucoup d´autres. Cependant, avec les évènements de 2001 c´est comme s´il s´était produit un tournant eschatologique de l´instabilité postmoderne : auparavant celle-ci pouvait être le motif d´une production de la subjectivité joyeuse ; après 2001 l´instabilité devient plutôt comme la menace foudroyante d´une certaine fin du monde tel qu´on le connait, ce qui a remis en chantier toute la problématique paulinienne de l´eschatologie messianique, élaborée notamment par Giorgio Agamben (2004).