INVESTIGADORES
ZUBIZARRETA Ignacio
congresos y reuniones científicas
Título:
La recherche de la pacification d une société guerriere a travers de nouvelles pratiques de sociabilité. Buenos Aires (1852-1859)
Autor/es:
IGNACIO ZUBIZARRETA
Lugar:
Lille
Reunión:
Jornada; Apres Guerre et Sorties de Guerre Dans Les Amériques (18E-20E Siecles); 2021
Institución organizadora:
Université de Lille
Resumen:
La recherche de la pacification d'une société guerrière à travers de nouvelles pratiques de sociabilité. Buenos Aires (1853-1859) Ignacio Zubizarreta (CONICET- Universidad Nacional de La Pampa-IESHOLP)Résumé :Entre les invasions anglaises (1808) et la bataille de Caseros (1852), pas moins de 65 batailles générales et 191 combats partiels se sont produits. Pour la majorité d?entre eux il s?est agi d?affrontements entre les forces fédérales et unitaires. Tant d?années de violence ont eu des conséquences importantes et ont contribué à la consolidation d?une culture de la haine et de l?exclusion sur plusieurs générations. Pour donner quelques exemples, mentionnons que la brutalité avec laquelle les unitaires Ramón B. Estomba et Federico Rauch ont « pacifié » la province de Buenos Aires durant le gouvernement de Lavalle (1828/29), en égorgeant des paysans et des indigènes a laissé des marques profondes et durables dans le monde rural. Or, la violence perpétrée par les forces fédérales n?a rien à leur envier. La « pacification » réalisée par Rosas quelques années plus tard dans les provinces du nord et du Cuyo afin d?éradiquer la faction opposée, se fondait sur la perception de l?Autre politique comme un sauvage qui ne pouvait pas faire partie du corps politique. C?est ainsi que la société de l?époque c?est « habitué » à supporter des situations de cruauté et d?acharnement sans précédent, assignant ses membres à deux postures opposées, durablement irréconciliables. Les paroles de l?unitaire Florencio Varela illustrent de façon opportune ce contexte. Pour lui en effet « un des effets les plus terribles des guerres civiles est son influence sur la formation du caractère des enfants : dès lors qu?il n?est pas possible de les exclure de la société, ils reçoivent, dès qu?ils sont en âge de comprendre, les sentiments de haines contre les ennemis politiques de la famille dans laquelle ils sont élevés, [leurs propres parents] sont, de façon générale, ceux qui enseignent à leurs enfants à répéter avec la grâce de l?enfance, les surnoms et insultes par lesquels les partis se désignent mutuellement [?] et lorsque l?enfant est déjà à même de comprendre, il en vient à détester, sans savoir pourquoi, une partie de la société où il vit, mais en étant convaincu qu?il est nécessaire et juste de la détester ».Après la bataille de Caseros et la fin du gouvernement de Juan Manuel de Rosas (1852), les responsables politiques ont dû relever le défi de réduire les différends politiques, mais aussi tenter de remettre de l?harmonie dans une société guerrière qui avaient vécu des décennies de guerres fratricides sanglantes. Comment y parvenir ? Outre les nombreuses mesures répressives qui ont déjà été étudiées, d?autres façons de parvenir à cette pacification ont été expérimentées. Justo J. de Urquiza durant la Confédération Argentine tout comme les gouverneurs de l?Etat de Buenos Aires ont dû appliquer des mesures de conciliations. Dans notre intervention nous souhaitons nous intéresser à l?importance du développement de nouvelles formes de sociabilité dans le processus de pacification, tant dans l?espace urbain que rural, à l?intérieur de l?Etat de Buenos Aires (1853-1859). Si, pour les intellectuels de l?époque, ces nouvelles pratiques n?avaient pas besoin d?être promues dans la ville de Buenos Aires, dès lors qu?elles se développaient grâce à des initiatives citoyennes mais aussi des immigrants qui arrivaient avec une forte tradition associative, ce fut beaucoup plus difficile de les faire adopter dans le monde rural, plus communément lié aux traditions rosistes et fédérales. Cette nouvelle sociabilité devait tendre à la formation d?un citoyen-individu doté de capacités de lecture et écriture et d?une autonomie de raisonnement à même de neutraliser l?influence des « caudillos ». On pensait à cette époque que l?associationnisme était une version supérieure du factionnalisme et qu?une société civile vertueuse était confrontée à une société politique corrompue par la violence, la fraude et les malversations. Pour cette raison, les regroupements sans finalités politiques devaient être à même de réduire les tensions sociales et l?on supposait qu?après de si nombreuses années d?affrontements et de guerres, la sociabilité pouvait permettre aux vecinos de découvrir que les différences n?étaient pas si profondes. La pacification sociale commence après la bataille de Caseros en 1852, mais elle mit toutefois plus de trente ans pour se consolider. Dans cette présentation nous analyserons la première étape de ce long processus.