INVESTIGADORES
BUIS Emiliano Jeronimo
congresos y reuniones científicas
Título:
Un doûlos libre sur scène? Esclavage déguisé et bouleversement juridique dans les Grenouilles d’Aristophane
Autor/es:
BUIS, EMILIANO JERÓNIMO
Lugar:
Besançon, FRANCIA
Reunión:
Otro; XXX Colloque du GIREA « La fin du statut servile? Affranchissement, libération, abolition, passage à d’autres formes de dépendance»; 2005
Institución organizadora:
GIREA (Groupe International de Recherche sur l’Esclavage dans l’Antiquité) y el Institut des Sciences et Techniques de l’Antiquité de la Université de Franche-Comté
Resumen:
La construction de l’esclavage dans la littérature grecque est généralement entreprise d’après le point de vue des hommes libres. Les genres littéraires en Grèce classique configurent une réalité textuelle qui esquisse les doûloi et leur situation sociale et juridique à partir d’un regard étrange. Cette opinion aliénée a une importance centrale, donc, dans les témoignages préservés du théâtre, où les esclaves souvent prennent la parole pour devenir des personnages fondamentaux de l’action dramatique.    Si l’on considère surtout que les esclaves à Athènes ne pouvaient pas se présenter auprès d’un tribunal en tant que demandeurs ou accusés, le cas de la comédie Grenouilles d’Aristophane (405 av. J-C.), que nous proposons de travailler dans cette communication, devient significatif. Dans le texte, l’auteur propose un jeu d’inversion de rôles où Dionysos -habillé comme Héràcles- et Xanthias échangent leur vêtements et leur conditions face à des interlocuteurs litigieux. Le maître et l’esclave sont ainsi à l’origine d’une série de malentendus facilités par le recours au camouflage et à une poétique de l’apparence. Le statut servile de Xanthias est révoqué sur scène grâce à un Dionysos comique qui prétend fuir la justice mais qui, à la fin, est soumis par son propre doûlos à la torture au moyen d’une application de l’institution juridique du basanos. Le bouleversement du droit attique, évident dans le lexique invoqué par les personnages, dévoile ici le conventionnalisme légal des rapports sociaux au sein de la société. En (re)présentant dans l’Hadès un esclave «affranchi» et un maître «subjugué», Aristophane profite des avantages d’un genre dynamique et polyphonique pour y construire une autre vision possible des esclaves face au droit, une vision qui laisse traduire sur le plan fictionnel les angoisses et inquiétudes de son public.