INVESTIGADORES
CHERNIAVSKY Axel Damian
artículos
Título:
Création de concepts et méthode philosophique chez Gilles Deleuze
Autor/es:
AXEL CHERNIAVSKY
Revista:
REVUE PHILOSOPHIQUE DE LOUVAIN
Editorial:
Institut Supérieur de Philosophie de l'Université Catholique de Louvain
Referencias:
Año: 2012 p. 325 - 352
ISSN:
0035-3841
Resumen:
[Revista indexada en: The Arts & Humanities Citation Index and Current Contents/Arts & Humanities, The Philosopher's Index, International Bibliography of Periodical Literature ? IBZ, Répertoire bibliographique de la philosophie, INIST/CNRS, CrossRef, Thomson Scientific Links.] Dans une première période qui s´étend de Nietzsche et la philosophie (1962) à Différence et répétition (1969), Gilles Deleuze montre de l´antipathie à l´égard du concept de la méthode. Comment s´explique ce refus ? La méthode en tant que telle s´inscrit dans ce que Deleuze appelle une image « dogmatique », « morale » ou « orthodoxe » de la pensée (ibid., p. 172). Selon celle-ci, « penser » s´identifierait à « connaître » ou à « reconnaître ». Or, à partir du moment où Deleuze propose, dans le cadre d´une nouvelle image, que la pensée ne se réduise pas à la reconnaissance, il faut s´attendre à ce que risques et garanties se transforment de manière conséquente. D´où cette critique du concept de méthode. Penser, selon Deleuze, doit désigner quelque chose de plus stimulant, de plus « dangereux » (Deleuze et Guattari, Qu´est-ce que la philosophie ?, p. 44) : non pas la reconnaissance, mais la création. Alors ce ne sera plus l´erreur qui constituera le risque de la pensée, mais le banal, l´inintéressant, le vil ; ce ne sera plus la confusion du vrai et du faux, mais la genèse d´un certain type de vérité. Cela dit, quel procédé peut garantir ce voyage vers l´inconnu ? Quels moyens, quels instruments, quels mécanismes ce voyage met-il en jeu ? Faut-il penser qu´il n´y en a aucun, et que la création nous entraîne dans un parcours capricieux et anarchique ? Y-a-t-il un procédé précis pour créer des concepts dans la philosophie de Deleuze ? Si oui, mérite-t-il le nom de « méthode » ? Dans ce cas, pourquoi ? Nous verrons que l´interprétation est la méthode qui a d´abord bénéficié à ses yeux du privilège d´être la méthode de la philosophie. Mais nous restituerons aussi, immédiatement, les raisons pour lesquelles il l´a abandonnée. Arrivés à ce point, nous ne pourrons que nous diriger vers des textes qui, de notre point de vue, exhibent de façon particulièrement claire les mouvements conceptuels réalisés par Deleuze. Les déclarations de circonstance et quelques interventions fortuites nous serviront alors à formuler et à mettre à l´épreuve nos hypothèses. Si nous réserverons pour la fin les textes concernant la méthode bergsonienne et la méthode kantienne, c´est parce qu´ils nous aideront à préciser ce procédé qui, méthode ou non, doit parvenir à la création de concepts.