Le scandale de l'objet. L'enseignement de la littérature à l'Université de Buenos Aires dans l'après dictature (1984-1986)

ANALÍA GERBAUDO; ÁNNICK LOUIS

París

Workshop; Journées Internationales d'Étude "Autonomie de la littérature et ethos démocratique; 2011

École de Hautes Études en Sciencies Sociales - Centre de Recherche pour les Arts et le Langage -Université Sorbonne Nouvelle-Centre d'études français sur la Chine contemporaine

Le choix des objets critiques et d´enseignement dans la Faculté de Lettres de l’Université de Buenos Aires dans l’après dictature (1984-1986) suscita une série de polémiques et de prises de position organisées autour de conceptions différentes de l´autonomie littéraire, parmi lesquelles on en évoquera trois de nature différente, qui mettent en évidence les tensions épistémologiques, théoriques et méthodologiques, ainsi que les pulsions politiques qui peuvent enfin prendre forme dans la sphère publique. Afin d´expliquer le caractère controversé de la question, il faut restituer la situation statutaire, fortement liée au positionnement théorique et épistémologique au moment de construire les objets. Si un renouvellement théorique et conceptuel est possible à l´Université de Buenos Aires dès 1984, c´est parce qu´un système de mise en place de chaires parallèles est crée, les contrats de l´époque de la dictature ne pouvant, la plupart du temps, être révoqués (pas de façon immédiate en tout cas). Ainsi, pendant quelques années, cette institution sera un espace de cohabitation d´enseignants de l´époque de la dictature, et d´autres qui soit rentraient de leur exil, soit avait été exclus de l´université. Ainsi peut-on parler d´une polémique non documentée, qui circule parmi les étudiants et les enseignants de l´époque, et qui permet de reconstruire partiellement l´ambiance de cette époque.