INVESTIGADORES
GAIADA Maria Griselda
congresos y reuniones científicas
Título:
Quatre thèse des Principes de la nature et de la grâce à la lumière des philosophies de Leibniz et de Lady Conway
Autor/es:
MARÍA GRISELDA GAIADA
Lugar:
Paris
Reunión:
Congreso; Premier Congrès de la Société d'Etudes Leibniziennes de Langue Française : 1714-2014, lire aujourd'hui les Principes de la Nature et de la Grâce de Leibniz; 2014
Institución organizadora:
SELLF et Université Paris 1
Resumen:
Les Principes de la Nature et de la Grâce fondés en raison (1714) sont un texte original, non seulement par son langage relativement simple et écarté des formes abstruses d?héritage scholastique, mais aussi parce qu?il représente une sorte d?abrégé de la pensée de Leibniz, qui condense sa philosophie tardive et qui permet à la fois de dévoiler les influences de l?autre philosophie : la philosophie souterraine, la « non officielle » du parti des « vaincus », à savoir, la tradition kabbalistique-helmontienne. On sait qu?à l?automne 1687, en route vers l?Italie, Leibniz s?est arrêté à Sulzbach en compagnie du chancelier Christian Knorr von Rosenroth (1636-1689), qui avait édité avec François-Mercure Van Helmont (1614-1698) les deux volumes de la Kabbalah Denudata (1677 et 1684). Dans cette opportunité-là, notre philosophe a eu l?occasion de lire le Dialogus Cabalisticus et l?Adumbratio Caballae Christianae de Van Helmont ainsi que les Principia Philosophiae Antiquissimae et Recentissimae d?Anne Conway (1631-1679), rédigés vers 1675-77 et publiés posthumément à Amsterdam (1690). Sans doute, toute cette multiplicité de sources exercerait son influence sur Leibniz et accélérait particulièrement son chemin vers une « monadologie organiciste radicalement vitaliste. » L?idée leibnizienne de monades simples et inétendues, mais « incorporées » dans la matière seconde, ne semble pas être tout à fait étrangère à l?aventure des « esprits autarchiques e immatériels qui se coagulent en descendant dans la matière comme des monades physiques » (Orio, Congrès Grenade, 2014). Bien que le travail sur ces réduits cachés soit prolongeable de plus en plus, notre propos se limite à celui de rapprocher la loupe vers certaines thèses de la philosophie de Lady Conway qui peuvent être reconnues dans le corpus des Principes de la Nature et de la Grâce (PNG), soit sous la forme d?une transformation leibnizienne, soit en tant qu?une disputation implicite qui omet de donner ouvertement les références. A savoir :1)La nature est pleine de vie : En ce qui concerne cette thèse, on peut dire que, pour Leibniz, la persistance de la substance est garantie par des monades simples et inétendues que durent autant que l?univers, tandis que, pour Lady Conway, en absence de tels « atomes métaphysiques », la persistance repose dans l?esprit central des créatures, impérissable malgré son étendue. Les deux philosophes partagent l?idée que la matière déborde de vivants en croissante petitesse, bien que l?un a embrassé la division actuelle de la matière à l?infini et l?autre sa division potentielle. 2)La monade comme principe d?action : Quant à cette thèse, on peut affirmer que du point de vue métaphysique la monade leibnizienne est intrinsèquement active en raison de l?infinité de ses perceptions, c?est-à-dire, qu?elle tend toujours à une perfection plus grande (ou confusément à l?infini), en n?étant que limitée par sa matière primitive. Dans ce sens, la racine du mouvement physique ne peut pas être dans l?étendue, mais dans les principes actifs des monades simples incorporées dans la matière seconde. Pour Lady Conway, en revanche, les monades physiques sont actives en fonction d?être étendues, de sorte que les créatures interagissent sur le plan physique au moyen de leurs parties médiatrices, voire à la plus grande distance. Ainsi, toute image envoyée par un objet au dehors prend sa place dans « certaine région » de la matière sensitive du sujet percevant. Il n?est pas possible de parler des monades « sans fenêtres », mais de monades dans un procès d?émanation continuelle en agissant vraiment les unes sur les autres. 3)L?harmonie préétablie : Par celle-ci, Leibniz a expliqué la relation entre l?ordre des perceptions internes et l?ordre des phénomènes au dehors, en appelant à l?accommodation mutuelle entre les lois de la causalité finale et celles de la causalité efficiente. Par contre, Lady Conway, en plus d?être critique de l? « affinité vitale » de Henry More (où quelques-uns ont vu une sorte de proto-leibnizianisme de l?harmonie préétablie), n?a pas besoin théorique de cette sorte d?ajustement, étant donné que toute activité des « esprits-corps » est traitée sur le plan physique de la causalité efficiente. 4)La métamorphose vs. la métempsycose : A cet égard, Leibniz ainsi que sa collègue anglaise partagent l?idée que les monades sont au sens strict impérissables. Cependant, Leibniz a recouru à la diminution ou au repli « post mortem » des animaux, qui ne laissent pas de subsister et de rester vivants et organisés, pour rendre compte de la métamorphose qui atteste la nature. Il n?y a besoin de rien d?autre, voici la raison de sa critique contre les partisans de la métempsycose. Lady Conway, de son côté, s?est engagée avec la métempsycose comme conséquence du principe de la mutabilité essentielle des créatures, en embrassant sans réserve la transmutation des corps, c?est-à-dire, la variabilité de la manifestation phénoménale des créatures selon le degré de perfection des esprits dominants avant la transformation ; une idée longuement récupérée et d?inspiration pythagorique?On entend, donc, déployer ces thèses afin de faire un peu plus visible, d?un côté, la communication entre Leibniz et la « philosophie souterraine » de son partenariat anglais, et d?un autre côté, la confluence d?idées qui suppose toute philosophie et indubitablement celle de Leibniz, où les phrases lancées en apparence par hasard ou bien les interstices, se rendent plus intelligibles lorsqu?ils sont remplis du mot de ces autres interlocuteurs souvent de profil bas, sans notoriété, presque oubliés, mais non pour cela moins profonds ou dévalués dans leur taille de penseurs.