INVESTIGADORES
GAIADA Maria Griselda
congresos y reuniones científicas
Título:
Mémoire et dictature
Autor/es:
MARÍA GRISELDA GAIADA
Lugar:
Paris
Reunión:
Mesa redonda; Présentation du livre de Nadia Tahir Argentine. Mémoires de la dictature; 2016
Institución organizadora:
Laboratoire d?Études Romanes, EA 4385 (Université Paris 8) et Maison de l?Argentine
Resumen:
Questions soulevées par l?ouvrageLe livre est d?une grande richesse et on pourrait parler indéfiniment, mais je vais me concentrer sur trois questions. La mémoire exemplaire et la mémoire littérale Il est déjà très connu la distinction de Todorov (de la décennie 90) entre la mémoire littérale et la mémoire exemplaire. En gros, la mémoire littérale suppose que celui qui a vécu une expérience traumatique est fixé au passé, tel que le sujet mélancolique (freudien), et que le trauma psychique et la souffrance envahit « tous les moments de l?existence », de sorte que pour cette cristallisation de l?identité, il est empêché d?aller vers l?autrui. La mémoire exemplaire, en revanche, est « potentiellement libératrice », parce qu?elle implique la justice, à savoir, contrecarrer, dans la mesure du possible et de l?admissible, le passé, ses effets douloureux (le deuil) pour faire quelque chose avec ce passé, c?est-à-dire, agir contre des situations semblables qui ont lieu aujourd?hui, orienter l?action vers une politique de défense des droits de l?homme. Alors, on peut trouver des associations plutôt liées à une mémoire littérale et d?autres associations engagées avec une mémoire exemplaire, tout au sein du champ des associations mémorielles. Dans ton livre, tu parles d?associations de victimes et d?associations de défense des droits de l?homme, comme des associations différenciées, ou en tout cas, pas forcément coïncidentes. Quel rapport doit avoir, à ton avis, entre les associations de victimes et les associations de défense des droits de l?homme ? Est-ce que l?une doit devenir l?autre ? Est-il possible de les différencier sans nécessairement les identifier du point de vue de la mémoire exemplaire ? La mémoire imposéeSelon Ricoeur, en plus de la mémoire empêchée (ou littérale de Todorov), il existe le risque d?une « mémoire imposée », qui implique une officialisation de la mémoire, une manière unilatérale de s?approprier du passé. Cette mémoire, généralement véhiculée par l?Etat, suppose la fixation de lieux de culte de la mémoire (tel que le Valle de los Caídos ou la vallée de ceux qui sont tombés), un discours officiel qui commande comment il faut rappeler le passé, la construction de représentations, dites légitimes, de la mémoire. Ricoeur affirme que cette mémoire imposée « est pourvue d?une histoire autorisée qui est l?histoire officielle, l?histoire appris, l?histoire publiquement célébrée (?) Un pacte redoutable s?est établi entre remémoration, mémorisation et commémoration ». De la même manière, il existe aussi le risque d?un « oubli imposé », qui implique de même une manière de s?approprier du passé, mais par la voie de l?oubli, du silence, de l?insuffisance de la mémoire. Face à ces risques ou à ces situations, dit Todorov, nous tous devons être, en plus de surveillants de la mémoire, « militants de la mémoire ». Dans ton livre, tu offres un historique, depuis la fin de la dictature jusqu?à aujourd?hui, des politiques de la mémoire, ce qui suppose aussi leur revers, c?est-à-dire des politiques de l?oubli. Est-ce que tu penses qu?il y a eu dans notre histoire un discours officiel d?appropriation du passé dictatorial, soit par un abus de la mémoire, soit par une mémoire insuffisante ?Le témoignage Pour finir, je vais me focaliser sur le témoignage. Avant la shoah, les historiens avaient considéré le témoignage comme une source d?information qui devait se conformer aux critères de vérité et de fiabilité dans le cadre d?une histoire comprise en tant que « pure matière de recherche ». Mais, lorsque le témoignage est lié à des situations traumatiques, il y a toujours une « insuffisance symbolique », c?est-à-dire, la difficulté de regarder en arrière sans revivre en même temps le trauma ou la tragédie personnelle. Cela empêche le fait de reprendre ce passé douloureux selon la fiabilité exigée par l?histoire comme une science positive. Cependant, après la shoah, l?histoire a fait sienne l?intérêt normatif pour mener une mémoire fidèle au domaine public, pour insérer le témoignage, même s?il n?est pas toujours conforme aux critères de vérité du document historique, au sein de l?histoire même. Est-ce que tu as réfléchi sur la place du témoignage dans notre histoire récente ? Existe-il encore des discours qui soutiennent que le témoignage est quelque chose à mettre en question pour l?absence ou la difficulté de trouver un critère objectif de vérité ?Se adjunta compte-rendu del evento