Entre les doutes de Locke et les conséquences de Bayle. Jean Meslier et le débat sur la "matière pensante"

MANUEL TIZZIANI

París

Workshop; Journées d'études : Usage de la métaphysique chez les matérialistes du XVIe et XVIIe siècle; 2020

Révue : Libertinage et philosophie à l'époque classique (XVIe-XVIIIe siècle)

La matière est-elle capable de penser ? Quelles sont les conséquences de cette possibilité ? D´après John Locke ? dont l´hypothèse a été reprise par Voltaire ?, nous ne serons peut-être jamais capables de connaitre si un être purement matériel pense ou non ; d´après les conséquences que Pierre Bayle tire de cette possibilité, la matérialité de la pensée entrainerait la mortalité de l´âme. Sans avoir connu les textes de ces deux philosophes du XVIIe siècle, mais à partir d´une lecture originale des textes de Malebranche, Jean Meslier a donné une réponse aux doutes de Locke et il s´est montré particulièrement intéressé par les "conséquences horribles" de Bayle. Meslier n´a pas seulement développé une défense vigoureuse des bêtes, qui sont capables "de sentir et de penser", mais il a réuni la matière et la pensée, concluant ainsi à la nature mortelle de l´âme humaine. L´objectif de cet article est donc d´examiner les arguments de Meslier dans le contexte des débats métaphysiques du XVIIe et du XVIIIe siècle.