INVESTIGADORES
ROIG JUÑENT Fidel Alejandro
capítulos de libros
Título:
Long Tree-Ring Records from the Southern Hemisphere
Autor/es:
ROIG, F.A., JONATHAN G. PALMER, EDWARD R. COOK, GRETEL BOSWIJK, DAVID STAHLE, RICARDO VILLALBA & ROSANNE D. DARRIGO
Libro:
La Dendroecologie: Principes, Methodes et Applications
Editorial:
Les Presses de l’Université Laval
Referencias:
Lugar: Quebec; Año: 2010; p. 647 - 682
Resumen:
Il existe de nombreux indices à l’effet que le climat planétaire est en train de changer de manière significative, la cause principale étant l’augmentation de la concentration de divers gaz à effet de serre. La température moyenne à la surface de la terre a augmenté durant le siècle dernier d’environ 0,6°C. Le GIEC (IPCC) prévoit même au cours des prochaines décennies une augmentation plus rapide de la température qui aurait des répercussions importantes sur les écosystèmes, sur les économies ainsi que sur les sociétés (www.IPCC.ch).    Le climat de la terre a changé plusieurs fois avant que l’homme ne commence à modifier l’environnement et que débute l’enregistrement des données climatiques à l’aide d’instruments de mesures précis (Bradley, 2000). Cependant, le manque de données aux XIXème et XXème siècles limite grandement les possibilités de comparaison entre les climats qui ont prévalu dans le passé et le climat actuel (NRC, 2006). Pour contrer ces difficultés, il est important d’étendre dans le passé les registres climatiques afin de comparer la variabilité climatique récente aux échelles régionale et planétaire, de mieux évaluer si le réchauffement récent est un phénomène unique ou s’il existe des précédents qui s’inscrivent dans la variabilité climatique naturelle antérieure à la période industrielle. Pour ce faire, on doit considérer plusieurs indicateurs naturels qui sont sous l’influence du climat. Par exemple, les cernes de croissance des arbres sont des registres biologiques qui reflètent une partie de la variabilité climatique qui existait au moment de leur formation et un indicateur du climat au cours des derniers siècles et millénaires (Mann, 2002). En effet, les arbres de certaines espèces peuvent atteindre plusieurs centaines voire plusieurs milliers d’années. Des séries élaborées à l’aide d’arbres vivants peuvent être prolongées en utilisant des séries obtenues à l’aide d’arbres morts, de sorte que certaines séries dendrochronologiques peuvent couvrir plusieurs millénaires.     Les cernes de croissance permettent d’obtenir une résolution annuelle. Des séries dendrochronologiques sont disponibles dans de nombreuses régions de la planète et elles peuvent faire l’objet de comparaison entre elles, entre sites et entre régions différentes. Pour ces raisons, les cernes de croissance des arbres ont été utilisés avec succès dans des modèles complexes ayant recours à plusieurs indicateurs, qui ont permis des reconstitutions climatiques relativement précises (NRC, 2006). Les longues séries dendrochronologiques ont été utilisées dans des études paléoclimatiques et paléo-environnementales, ainsi que pour l’étalonnage des dates au radiocarbone et la datation dendroarchéologique (Stuiver et al., 1986). L’existence de ces longues séries comprend différentes histoires et résultats entre les hémisphères Nord et Sud.    Au cours des dernières années, l’obtention de longues séries dendrochronologiques a permis des avancées spectaculaires, surtout dans l’hémisphère Nord (Hughes, 1989; Pilcher et al., 1984; Briffa, 2000; Eronen et al., 2002; Esper et al., 2002; Grudd et al., 2002; Hantemirov et al., 2002; Jones & Mann, 2004). La plus longue série actuellement disponible fournit un registre continu depuis l’an 12410 av. aujourd’hui (Friedrich et al., 2004), couvrant ainsi l’ensemble de l’Holocène, y compris le Dryas récent. De nombreux subfossiles ligneux ayant servi à l’élaboration de cette chronologie proviennent de sédiments quaternaires (alluvions) en bordure des grands fleuves d’Europe centrale. Ils correspondent surtout à des espèces de la famille des Fagaceae (Quercus robur L., Q. petraea Matt. (Liebl.) et de la famille des Pinaceae (Pinus sylvestris L.). Récemment étendue jusqu’à l’an 12593 av. aujourd’hui (Schaub et al., 2008), cette série représente une contribution importante à la connaissance des conditions climatiques de la période de transition entre le dernier épisode glaciaire et l’Holocène inférieur. Avec en toile de fond l’historique des longues séries dendrochronologiques dans l’hémisphère Nord, qui demeurent somme toute peu nombreuses, on peut affirmer que le développement, dans l’hémisphère Sud, de longues séries est moins avancé, et ce pour plusieurs raisons. Ces dernières ont trait à la composition des forêts, à la faible probabilité de trouver des bois archéologiques et à un état d’avancement moins grand des études dendrochronologiques dans la région (Roig & Villalba, 2008). Dans ce chapitre, nous décrirons l’état actuel du développement de longues séries dendrochronologiques dans l’hémisphère Sud, les espèces et les régions les plus propices à cette fin, ainsi que les possibilités de développement de longues séries dendrochronologiques.