Impact du changement d’utilisation des terres sur la qualité et la stabilisation de la matière organique des sols des systèmes semi-arides du Chaco Argentin.

BAPTIST F; CONTI G; DÍAZ S; THEDEVUYDE C; RUMPEL C

Sainte-Maxime, Francia

Congreso; Réseau Matières Organiques 2009 (ResMO). Réseau dynamique et fonctions des matières organiques des sols et des eaux.; 2009

L'Institute National de la Recherche Agronomique (INRA)

La dynamique des écosystèmes en réponse à différents modes d’utilisation des terres est actuellement considérée comme une thématique prioritaire. En effet, les différents modes de gestion peuvent fortement affecter les services rendus par les écosystèmes, et notamment la séquestration du carbone. En Amérique du sud, la transformation de vastes étendues boisées en culture ou en friche conduit à des changements dans la capacité des sols à séquestrer le carbone. C’est particulièrement le cas dans le Gran Chaco qui couvre plus d’un 1.200.000 km2. L’IAI (Inter-American Institute for global change) finance actuellement un projet (DIVERSUS) qui a pour objectif de préciser les services rendus par ces écosystèmes en relation avec le changement d’utilisation des terres. L’objectif de notre étude, qui s’inscrit dans ce programme, était de déterminer comment les modes de gestion affectent la biodégradation et la stabilisation de la matière organique contenus dans les sols le long d’un gradient de déforestation. Au long de ce gradient, nous avons choisi six situations allant de la forêt primaire jusqu’au sol cultivé. Les stades intermédiaires ce caractérisent par une proportion décroissante d’espèces arborées. Les sols sont des sols calcaires qui se situent dans un climat aride de la région du Gran Chaco en Argentine. Actuellement, peu de données sont disponibles sur la dynamique de la MOS dans ces conditions. Nous avons, dans un premier temps, analysé la composition élémentaire du sol le long du gradient de perturbation. Par la suite, différentes techniques ont été appliquées afin de caractériser la matière organique des sols. Nous avons notamment quantifier (1) la concentration en molécules chimiquement récalcitrantes comme la lignine, (2) les matières organiques particulaires (POM), correspondants aux matières organiques non stabilisées et (3) les matières organiques adsorbées à la phase minérale après déminéralisation. Nos premiers résultats montrent que la teneur en MOS est de l’ordre de 5 % dans le sol de surface (0-10 cm) sous forêt primaire, ce qui est faible. La concentration et la composition des lignines dans les sols de surface montrent, que la teneur en lignines diminue le long du gradient de déforestation. Toutefois, une diminution significative a été notée seulement dans des situations sous culture. L’état de décomposition des lignines augmente après passage de la forêt primaire en forêt secondaire, mais diminue dans les autres situations. Nous concluons, que l’interaction entre apport des MOS par des différentes végétations et sa stabilisation est complexe et sa compréhension nécessite une caractérisation détaillée au niveau moléculaire.