CEIL   02670
CENTRO DE ESTUDIOS E INVESTIGACIONES LABORALES
Unidad Ejecutora - UE
capítulos de libros
Título:
Détruire la république : la part de la violence politique dans l?Action française d?après-guerre
Autor/es:
HUMBERTO CUCCHETTI
Libro:
Territoires de la violence politique en France de la fin de la guerre d?Algérie à nos jours
Editorial:
Riveneuve
Referencias:
Lugar: Paris; Año: 2017; p. 23 - 40
Resumen:
Les trajectoires et carrières militantes plongeant leurs racines dans l'Action française ont été peu explorées. Cependant, l'analyse spécifique de la relation entre engagement radical et violence militante dans le royalisme français appelle une étude approfondie car elle permet d'observer que la permanence d'un militantisme contestataire s'est poursuivi mutatis mutandis au cours des années soixante et une grande partie des années soixante-dix.Nous placerons notre approche sur les acquis d'un terrain de recherche portant sur des trajectoires militantes de l'Action française. Les documents consultés et les entretiens réalisés permettent d'entériner l'importance de la militance de l'Algérie française dans les réseaux monarchistes dès la fin des années cinquante. « Liquidée » l'affaire algérienne, l'idée du coup d'état et de la destruction du système républicain restait vivace dans ces milieux, s'incarnant dans une nouvelle génération de militants dont le but était de renouveler la tradition nationaliste en revisitant la figure d'un « Maurras-intellectuel de la contestation ». Les origines de la Nouvelle Action française (NAF, 1971) et l'idée de récupérer la révolte de mai 68 dans une perspective royaliste peuvent être interprétées dans ce registre. Les récits des acteurs permettent de situer la place de la violence dans le militantisme de cette période. Ainsi, la violence pouvait s'inscrire en termes discursifs dans la tradition maurrassienne du coup de force, mais également sur différents registres de la vie militante. Si les reconversions militantes permettent d'appréhender la façon dont les acteurs prirent leurs distances par rapport aux modèles de l'action politique violente (de rue), l'existence d'un répertoire contestataire peut expliquer la raison pour laquelle l'Action française attire des jeunes de certains milieux et stimule une chez eux une politisation véloce. Toutefois, si elle est patente, l'affluence de nouveaux militants ne peut occulter que les continuités organisationnelles sont loin d'atteindre les caractéristiques de l'activisme belligérant qui s'imposait dans la période suivant la guerre d'Algérie jusqu'en mai 1968.