INVESTIGADORES
VOMMARO Gabriel Alejandro
capítulos de libros
Título:
La politique vue den bas. Le militantisme populaire dans une province argentine: Santiago del Estero
Autor/es:
GABRIEL VOMMARO
Libro:
LArgentine après la débâcle. Itinéraires dune recomposition inédite
Editorial:
Editions Michel Houdiard
Referencias:
Lugar: París; Año: 2007; p. 158 - 185
Resumen:
Nous aborderons ici la présentation et lanalyse des formes que prend la participation politique des classes populaires dans une province de lArgentine. Notre étude porte sur le quartier Ejército Argentino de la ville de Santiago del Estero, dans la province du même nom, située dans le nord-ouest du pays. Cette province représente un cas de figure particulier du fonctionnement des organisations sociales et politiques au niveau territorial de lArgentine des dernières années,notamment à partir de larrivée de Néstor Kirchner au pouvoir. Il sagit de lune des provinces les plus pauvres du pays. Les taux de chômage et de pauvreté sont élevés, même si, par rapport à dautres provinces du Nord-Ouest et surtout du Nord-Est, les indicateurs sociaux de Santiago del Estero se trouvent plus proches de la moyenne nationale. Comme pour beaucoup de provinces du pays, les finances publiques jouent un rôle central dans le fonctionnement deléconomie provinciale et dans laccès au marché de lemploi. La distribution des ressources est faite, dans une large mesure, selon des critères partisans, ainsi que celle des postes attribuésdans les services publics (santé, éducation, sécurité). Il existe un grand nombre demployés qui nont quun contrat à durée déterminée sujet aux oscillations des engagements politiques. Les allocations sociales provenant de lÉtat national sont également distribuées en partie par des instances de lÉtat provincial, mais aussi par des « espaces territoriaux de sociabilité politique » qui, depuis ces dernières années, à la suite des transformations politiques qua connues cette province, se sont multipliés en nombre et surtout en diversité de labels. Afin danalyser la relation des classes populaires avec les espaces territoriaux de sociabilité, nous avons travaillé sur les échanges, dans le quartier étudié, entre les organisations sociales, politiques, religieuses et les habitants du quartier. Nous soulignons, à cet égard, limportance du territoire pour comprendre le degré dengagement politique (la « politicité ») des habitants de ces secteurs, dans un contexte où le processus de désalarisation (augmentation du chômage, du travail au noir et de la précarité de lemploi) a fait de leur quartier un espace de sociabilité privilégié. En effet, cest là que les familles cherchent des ressources pour leur survie et quelles participent à des mouvements sociaux, politiques et religieux ; cest là quelles obtiennent des biens dorigine publique (des allocations, de la nourriture, des médicaments, etc.) dans des relations déchange, qui sont lobjet de notre analyse. Dans la description de la vie organisationnelle du quartier, nous montrons limportance et la pluralité des organisations, le rôle des politiques sociales dans la vie associative du quartier et limportance des referentes (« référents ») politiques, sociaux et religieux.