Danse, sexualité et subversion utopique pendant la dictature argentine des années soixante

VALLEJOS, JUAN IGNACIO

Danser en 68. Perspectives internationales

Deuxième Epoque

Lugar: Paris; Año: 2018; p. 249 - 265

Les oeuvres de danse contemporaine Le Sacre du printemps et Phèdre, émergent dans le contexte d´une contestation et d´une redéfinition généralisée des pratiques sociales, culturelles et politiques en Argentine dans les années 60s. Cependant, ni Oscar Aráiz, ni Ana Itelman ne firent partie d´une jeunesse radicalisée. Ils ne coupèrent pas leurs liens avec les institutions artistiques pour des raisons idéologiques, ils n´assumèrent pas non plus explicitement un discours opposé à la dictature et ne participèrent pas activement au militantisme politique. Pourtant, comme nous tenterons de le démontrer, leurs oeuvres, d´une façon très particulière, constituèrent des interventions politiques. Comme le soutient Mark Franko, « la politique ne se loge pas directement dans la danse, mais dans la façon dont la danse occupe l?espace (culturel) ». La présentation d´une oeuvre entendue en tant qu´action sociale acquiert un sens à partir des effets provoqués par son intervention dans la trame des relations de pouvoir au sein desquelles elle agit. Notre analyse cherchera, dans cette optique, à étudier la mise en scène comme une action sociale dont le sens ne s´établit pas à partir de la volonté explicite de son auteur, mais émerge de la réception dont elle fait l´objet.