Sujet du politique, Politiquement sujet

FRANCISCO NAISHTAT

Rue Descartes

Presses Universitaires de France

Lugar: París; Año: 2010 vol. 1 p. 60 - 67

1144-0821

ABSTRACT Dans l’argumentaire du Numéro 67 de la revue Rue Descartes un certain horizon philosophique est indiqué : il y est dit que « Le fond théorique de ce projet s’inscrit dans la critique radicale de la subjectivité moderne effectuée dans la philosophie de la deuxième moitié du XXème siècle ». C'est-à-dire que nous sommes invités à décliner la notion de « sujet » en tenant pour acquis les critiques du sujet qui se sont exprimées dans la philosophie contemporaine. Mais si la critique du sujet moderne est admise et que son chantier philosophique ne promet rien de neuf aujourd’hui, quel serait alors l’intérêt de revenir ici sur la question du sujet ? Quel serait l’intérêt de garder pour le champ du politique un terme miné –celui de subjectum- que la philosophie contemporaine a déconstruit en dégageant son ressourcement dans des catégories métaphysiques voire théologiques et que les sciences humaines ont contextualisé, en éclairant sa dépendance à l’égard des structures préalables du comportement humain ? N’y a-t-il pas alors en attente une autre notion du sujet dont on voudrait qu’on s’en occupe à cette occasion et qui serait pour ainsi dire expectante d’une explicitation majeure dans la question qui préside notre rencontre, le sujet du politique ? Nous revenons ici à la question du sujet à travers le politique pour le rouvrir sur de nouveaux horizons non métaphysiques. C’est alors que les perspectives de Arendt et de Benjamin s’offrent à nous comme des repères productifs pour dégager cette dynamique de la subjectivité politique.