IDIHCS   22126
INSTITUTO DE INVESTIGACIONES EN HUMANIDADES Y CIENCIAS SOCIALES
Unidad Ejecutora - UE
artículos
Título:
Populismes latino-américains à la fin du cycle progressiste
Autor/es:
MARISTELLA SVAMPA
Revista:
Contretemps
Editorial:
Editions syllepse
Referencias:
Lugar: paris; Año: 2017 vol. 1 p. 97 - 111
ISSN:
1633-597X
Resumen:
Le Populisme comme matrice socio-politique existe sous différentes latitudes, et pas uniquement en Amérique latine. Cependant, la caractéristique de la région latino-américaine est que les régimes populistes existent aussi. En effet, comme le caudillisme (objet prédominant au cours du XIXe siècle), le populisme est non seulement un thème récurrent avec des prétentions continentales et l´un des thèmes fondateurs de la pensée politique et sociale latino-américain, mais aussi une illustration d´un type spécifique de régime, caractérisé par sa relation toujours ambivalente et contradictoire avec la démocratie. Loin d´être un fantôme ou un spectre qui parcourt l´histoire latino-américaine, le populisme est plutôt une présence vivante et multiforme, un phénomène politique complexe et ambivalent, dont corsi e ricorsi, leurs interprétations, variations et évaluations traversent les différents territoires discursifs; depuis la sociologie, l´histoire, la philosophie politique jusqu´à l´économie, l´anthropologie et les sciences politiques. Sa puissance d´interpellation est telle qu´il nous oblige à nous interroger et débattre encore et encore sur les accords socio-politiques fondamentaux de nos sociétés; sur la compréhension de la démocratie réellement existante, la persistance de leadership charismatique; enfin, sur les variations d´hier et d´aujourd´hui dans les processus de construction de l´hégémonie. Cependant, il s´est écrit tellement de choses à l´intérieur et à l´extérieur de l´Amérique latine, le concept a été évoqué tellement de fois, le vidant souvent de son potentiel explicatif, que de nombreux auteurs, se référant à son caractère confus ou marécageux, conseillent de l´abandonner, afin d´éviter le risque de « trafiquer avec une grossière contrebande intellectuelle» ( Quijano, 1998 : 185), tandis que d´autres exigent une sorte de déclaration de "moratoire" pour ce concept (populisme) et son adjectif (populiste) (Saint-Upéry, 2009). De mon point de vue, la validité des discussions sur les populismes n´a pas seulement à voir avec leur mise à jour constante, mais aussi avec la nature ambivalente du phénomène, expliquant que souvent leur conceptualisation est piégée dans une sorte d´« entre-deux » typique de la pensée latino-américaine. En ce sens, le caractère dual du populisme doit être compris comme une clé historique, dans sa relation toujours ambiguë avec la démocratie. Pour cette raison, la lecture que je vous propose à propos des populismes s´insère dans un registre compréhensif historico-critique et implique une analyse des processus. Pour cela, je vais faire une présentation en trois blocs. Tout d´abord, je ferai référence au concept de progressisme comme lingua franca, lié au changement d´époque qui s´est produit en Amérique latine en 2000. En second lieu, j´introduirai le concept de populisme, dont la discussion n´a pas été liée au changement d´époque, mais surtout à la consolidation des gouvernements progressistes et la fin du cycle. Je synthétiserai les différentes positions, pour présenter enfin ma propre lecture des populismes latino-américains. Troisièmement, je ferai part de quelques réflexions sur l´épuisement et la fin du cycle progressiste, et le nouveau scénario politique.