Combat souverainiste et militantisme royaliste en France : un espace de recréation de trajectoires et réseaux militants d?Action française ?

HUMBERTO CUCCHETTI

Paris

Jornada; Journée d?études L?Europe et ses opposants; 2012

Université Paris 1

Les rapports entre royalisme et souverainisme se sont tissés tout au long d´une histoire qui doit être analysée avec attention. L´histoire de l´Action française (AF) post-Libération témoigne, en effet, d´un travail de longue haleine exercé à l´encontre des avancées des différents gouvernants et pays d´Europe dans la création d´une communauté supranationale. Dans ce sens, l´opposition à la Communauté européenne présente à l?AF s´inscrit dans une longue histoire de refus aux projets communautaires. Lors de la ratification des différents traités européens, les performances de diverses trajectoires d?AF représentent une organisation qui, malgré les crises, les scissions et les pertes continuelles de militants et d´adhérents, avait développé tout un programme politique de rejet de ce qu´ils considéraient comme un abandon total de la souveraineté française. De même, les relations entre monarchistes et figures souverainistes, nullement négligeables, ne doivent pas être naturalisées. Si une communauté tactique d´intérêts pouvait se consolider, ces interactions n´étaient pas exemptes de désaccords et de conflits. Le « compromis nationaliste », si important pour les Maurrassiens et clef de compréhension de l?engagement royaliste dans les espaces souverainistes, n?a néanmoins nullement supposé une dissolution de l?identité monarchiste au profit des programmes politiques républicains.