INVESTIGADORES
PACHILLA Pablo Nicolas
congresos y reuniones científicas
Título:
Le naturalisme comme corrélat de l'humanisme
Autor/es:
PACHILLA, PABLO
Lugar:
París
Reunión:
Congreso; Renaissance des Humanités ou Cénotaphe de l'humanisme; 2019
Institución organizadora:
Université Paris 8, Université Paris 7, Université Paris 3
Resumen:
Le titre de ma contribution peut s?expliquer à partir de la citation suivante de Bruno Latour. En réfléchissant sur l?expression selon laquelle la crise écologique serait la découverte du fait que « l?homme appartient à la nature », il écrit dans Face à Gaïa que :« La difficulté réside dans l?expression même de « rapport au monde » qui suppose deux sortes de domaines, celui de la nature et celui de la culture, domaines à la fois distincts et impossibles à séparer complètement. N?essayez pas de définir seulement la nature, car il vous faudra définir aussi le terme « culture » (l?humain est ce qui échappe à la nature : un peu, beaucoup, passionnément) ; n?essayez pas de définir seulement « culture », car aussitôt il vous faudra définir aussi le terme de « nature » (l?humain est ce qui ne peut « totalement échapper » aux contraintes de la nature). Ce qui veut dire que nous n?avons pas affaire à des domaines mais plutôt à un seul et même concept réparti en deux parties qui se trouvent reliées, si l?on peut dire, par un fort élastique. Dans la tradition occidentale, on ne peut jamais parler de l?une sans parler de l?autre : il n?y a pas d?autre nature que cette définition de la culture et pas d?autre culture que cette définition de la nature. » (29)C?est pourquoi alors dire « humanisme » est toujours aussi en même temps dire « naturalisme ». Cela se complète avec tout le tableau dichotomique de ce que Judith Butler a appelé « la matrice hétérosexuelle » : la nature est du côté du féminin, de l?animal, du corps, de la passivité, du racialisé, etc., tandis que l?humain, la culture, la société ou l?histoire sont du côté du masculin, du rationnel, de l?âme, de l?activité, du blanc. Que faire donc pour en finir avec ce dispositif ? Une stratégie possible, adopté par Latour dans ces dernières années, consiste à interpréter l?Anthropocène non pas comme l?Âge de l?homme mais, au contraire, comme l?événement qui met en évidence qu?il y a beaucoup d?autres agences que les humaines (et que même l?humain ne peut être pris comme une unité). À la différence de l?Holocène, où la Nature pourrait être prise comme environnement, comme paysage, comme théâtre des actions humaines, ce que l?Anthropocène nous montre c?est que cet « environnement » réagit à nos actions, c?est-à-dire que ce n?est pas du tout simplement un arrière-plan, un fond pour la forme que nous sommes, mais que ce fond est tout peuplé, en d?autres mots que ce n?est pas un environnement.