Financiarisation immobilière et production de la ville : le cas du Groupe IRSA à Buenos Aires (1991-2014)

SOCOLOFF, IVANA

París

Jornada; « Villes et territoires métropolitains dans les Amériques. Enjeux sociaux et environnementaux »; 2016

CREDA-IEALH

Dans l?approche de la ville et de ses territoires, le recourt au terme « transition » est fréquent, transition démographique, transition urbaine ou encore la transition énergétique, pour désigner le passage d?un état à un autre. L?idée de transition métropolitaine, si elle englobe ces différents volet, met la focale sur les reconfigurations socio-spatiales des espaces métropolitains dans la nouvelle phase du capitalisme globalisé et sur l?émergence d?une nouvelle sphère politique et citoyenne (cf. Brenner 2013, Ghorra-Gobin, 2015).Dans le cas de l? Amérique latine, l?analyse des processus métropolitains n?a pas donné lieu à la construction d?un récit radical sur la « révolution » métropolitaine comme aux Etats-Unis , mais le thème s?affirme, avec plus ou moins de force, selon les cas. Cependant, l?usage des notions et des concepts anglo-américains (gentrification, global city, clusters, etc.) se sont largement diffusés pour rendre compte des nouveaux agencements dans l?organisation de l?espace productif et résidentiel des métropoles. En ce qui concerne l?Amérique latine, deux approches et déclinaisons de la transition métropolitaine seront ici présentées, en rappelant que les processus observés se produisent « dans des pays en émergence et dans le cadre particulier de sociétés néolibérales, matrice sociétale organisée autour de la promotion du marché et de la valorisation de l?individu » . Ces évolutions profondes des économies et dessociétés participent à la définition et à l?évolution de la forme urbaine et du projet métropolitain. Tout d?abord, dans le droit fil des travaux d?Olivier Dollfus (« les grandes métropoles d?Amérique latine sont précisément au terme d?un processus de constitution et d?organisation de stocks urbains sans équivalent historique »), à partir du cas de São Paulo, mais dans une perspective latinoaméricaine, Sylvain Souchaud (géographe, IRD) centrera sa réflexion sur les dynamiques internes de la population en matière de structure démographique et de composition sociale dans les configurations intra-métropolitaines. Pour sa part, Ivana Socoloff (sociologue, UBA/Conicet) aborde le passage de la ville fordiste à la ville néo-libérale à partir des formes d?investissement et d?appropriation de la rente foncière, par le groupe IRSA (groupe emblématique du virage néo-libéral). L?analyse des relations de cet acteur transnationalisé mais dont l?activité est fortement localisée dans l?espace central de la métropole de Buenos Aires, avec les acteurs locaux, notamment le gouvernement de la ville autonome de Buenos Aires et les habitants concernés sera au centre de sa présentation.