Curés et politique dans l´histoire de l' Argentine

BARRAL, MARÍA ELENA

París

Seminario; Séminaire Religions et utopies sociales. La modernité médiévale dans l'éclectisme contemporain (1820-1960) organisé par Dominique Iogna-Prat (CéSor/EHESS); 2019

École des hautes études en sciences sociales

Seminario dictado en el marco de mi estadía de trabajo como profesora invitada de la EHESS. Dominique Iogna-Prat (CéSor/EHESS).Depuis le XVIIIe siècle jusqu´à une grande partie du XXe siècle, et aujourd´hui encore, avec une intensité variée, des avances et des revers selon les époques, l´Église catholique a cherché à occuper l´espace public et à jeter les bases de l´ordre social en Argentine. Pour le faire, il fallait quitter la sacristie et s´impliquer dans le terrain social et politique. Elle avait en sa faveur une longue expérience bâtie sur un ensemble d´institutions, d´autorités, de normes et de pratiques -d´efficacité prouvée dans différents contextes historiques du monde «occidental et chrétien - qui ont changé en plus de deux cents ans d´histoire de l?Argentine.Cette fois-ci je me arrête à un de ces acteurs dans le monde ecclésiastique : les curés ou prêtes, pour analyser la façon dont ils se sont liés à la politique. Chaque moment historique a modélisé les caractéristiques de ce lien qui a pris des formes précises à la suite d´un certain nombre d´aspects. Parmi ceux-ci on trouve la force ou la faiblesse des institutions ecclésiastiques face aux pouvoirs civils ou le degré de réceptivité et de l´engagement de la «société civile» face aux initiatives de l´Eglise catholique pour récupérer la prééminence social.Donc, si les prêtres cherchaient constamment à occuper le centre de la scène, leurs efforts souvent ont collisionné avec une société, ou secteurs en son sein, qu?ils pas toujours les accompagnent et même parfois ont contrarié plusieurs de ses projets.Regarder l´histoire de l´Eglise catholique à ce niveau, modifie une partie importante des notions qui on a sur l´Eglise et la société et la dynamique de leurs interactions. Ce regard «d´en bas» et dans une perspective relationnelle - où le conflit permanent et la négociation deviennent visibles - nous donne une image plus complexe et enrichie des liens entre les prêtres et la politique. Il permette d?apprécier un ensemble clérical hétérogène et conflictuel, fortement dépendant de leurs paroissiens, qui accompagnent, soutiennent, font face ou rejettent à leurs prêtes.Une approche de ce genre, enfin, n?ignore pas l´influence des puissances supérieures et des institutions centrales, mais «le fait passer» par ceux qui, «au ras du sol» ne se comportent pas seulement en tant que bénéficiaires et exécuteurs de ses politiques, mais ils mettent en jeu leurs propres besoins et intérêts et ceux qu´ils représentent.