INSTITUTO "DR. E.RAVIGNANI"   24160
INSTITUTO DE HISTORIA ARGENTINA Y AMERICANA "DR. EMILIO RAVIGNANI"
Unidad Ejecutora - UE
capítulos de libros
Título:
La fin des citoyens en armes. Le coup d'État du 6 septembre 1930 en Argentine et les références au passé révolutionnaire.
Autor/es:
GONZALEZ ALEMAN MARIANNE
Libro:
Pourquoi se référer au passé ?
Editorial:
Editions de l'Atelier
Referencias:
Lugar: Paris; Año: 2017; p. 291 - 321
Resumen:
Lors des journées de mobilisations qui précèdent le coup d´État de 1930, les opposants à Yrigoyen déploient dans les rues de Buenos Aires des modes d´action, des discours et des images qui activent et réactualisent dans l´événement les expériences révolutionnaires ayant marqué le XIXe siècle argentin, et plus particulièrement porteño. Ils permettent ainsi d´observer le surgissement du passé comme figure active à la fois rendue actuelle et redéfinie dans l´événement. L´irruption du passé révolutionnaire local dans l´espace public de la capitale ravive en effet les combats inachevés menés autrefois au nom de la « régénération civique » et du « peuple ». Elle est donc porteuse d´une capacité d´action pour les protagonistes civils des journées de septembre qui se mobilisent pour mener à bien ce qu´ils considèrent comme une voie de rédemption des moeurs citoyennes. Les révolutions passées sont alors réinvesties par une variété d´acteurs au sein d´une configuration présente qui en modifie les sens. Toutefois, ces appropriations du passé dans le présent de 1930 comportent quelques spécificités qui laissent entrevoir une sorte d´entre-deux, entre la référence (moteur d´histoire) et l´usage du passé à des fins de légitimation politique. D´abord parce que l´expression de souveraineté contenue dans la référence révolutionnaire telle qu´elle a pu émerger à divers moments du XIXe siècle porteño ne s´est jamais vraiment émancipée de différentes formes d´appropriation de la figure du peuple. Ensuite parce que la notion de révolution portée par les antiyrigoyenistes suppose un rapport au temps spécifique qui, dans le contexte du premier XXe siècle argentin, perd sa charge libératrice pour ne conserver que son aspect restaurateur et régressif. Enfin parce que, pour sa part, le groupe plus restreint des protagonistes directs du coup d´État impose in fine un usage de ce passé révolutionnaire : ils l´instrumentalisent pour légitimer leur cause, mettant ainsi un terme définitif à la geste du citoyen en arme.