Les exilés argentins et la 'découverte' des droits de l'homme dans les années 1970 et 1980

FRANCO, MARINA

Canadian Journal of Latin American and Caribbean Studies

Canadian Association for Latin American and Caribbean Studies

Lugar: Montréal; Año: 2007 vol. 32 p. 15 - 30

0826-3663

Aujourd’hui, en Argentine, les droits de l’homme occupent une place essentielle dans le langage de la protestation sociale. Il s’agit notamment du résultat du rôle clé joué par le mouvement humanitaire dans les dernières années de la dictature militaire (1976-1983) et pendant la transition démocratique. Ainsi, les droits de l’homme incarnaient une forme d’action et réclamation étroitement liée à la promesse de démocratisation du pays. En ce sens, les chercheurs parlent d’une véritable culture de droits de l’homme en Argentine. L’objectif de cet exposé est de réfléchir sur le processus de construction de cette culture de droits de l’homme dans ce pays, à partir de l’étude d’un groupe particulier qui a aussi joué un rôle important : les exilés, et notamment, en relation avec notre sujet d’étude spécifique, ceux qui sont arrivés en France. En effet, les émigrés qui ont fait activement partis du mouvement de dénonciation internationale contre la dictature militaire et de solidarité avec les victimes de la répression ont mené à bien un vaste ensemble d’activités politiques, juridiques, culturelles et sociales dont la composante fondamentale était la dénonciation des violations des droits de l’homme, commises par les militaires en Argentine. Notre objectif est ici de montrer la manière, les tensions et les limites de ce processus de « découverte » des droits de l’homme dans le cas des émigrés politiques argentins en France.