INVESTIGADORES
TOLA Florencia Carmen
congresos y reuniones científicas
Título:
Une agentivité decentrée de l?agent ou comment les les Toba du Gran Chaco interagissent avec les esprits-maîtres
Autor/es:
FLORENCIA TOLA
Lugar:
París
Reunión:
Simposio; L?agentivité: les esprits-maîtres; 2006
Institución organizadora:
Equipe de Recherche d?ethnologie amérindienne (CNRS)
Resumen:
Je voudrais me centrer dans les rapports que les Toba du
Gran Chaco entretiennent avec les maîtres des espèces plutôt que dans les
relations que ceux-ci tissent avec leurs sujets protégés. L?analyse de ces
rapports, et plus spécifiquement des émotions impliquées entre les humains et
les maîtres, me permettra de mettre à jour les prémisses sur lesquelles se
fondent les représentations toba de la capacité d?action sur autrui.
Si les relations entre les maîtres et leurs sujets correspondent
à de rapports sociaux marqué par l?asymétrie
dans la mesure où l?un des termes exerce un rapport de domination sur l?autre, les
relations que les humains entretiennent avec les esprits-maîtres sont aussi marquées
par une asymétrie évidente. Cette asymétrie est due au fait que les humains ont
besoin, pour leur subsistance, des animaux protégés par les maîtres. Ces
animaux sont considérés comme de proies, c?est-à-dire, comme des entité à
consommer. Les maîtres, de leur côté, ne nécessitent pas des êtres humains pour
leur constitution et leur reproduction en tant que tels. Ils donnent aux
humains leurs animaux sans attendre rien en guise de compensation et en sachant
que sans leurs animaux, les humains ne pourraient pas survivre. Les humains
arrivent pourtant à maîtriser cette asymétrie en leur profit. Par de stratégies
différentes telles que l?exacerbation d?une attitude déférente, la
manifestation d?une soumission constante, la demande de compassion, la maîtrise
des propres actes, le respect des règles de conduite propres à une éthique cynégétique
bien marquée et l?utilisation de procédés linguistiques qui expriment leur
position humble et qui cherchent à obtenir la commisération des maîtres, les
humains manifestent leur capacité d?action sur autrui en neutralisant les
possibles attaques des maîtres.
Cette agentivité
n?est pourtant pas en relation avec une type d?action explicite et
asservissante envers autrui et envers le monde en général. La conception sur la
capacité d?agir qui est implicite dans les relations humains-maîtres et qui s?exprime
aussi dans d?autres dynamiques relationnelles, moins que mettre l?accent sur la
capacité transformatrice des humains à partir des actions concrètes et directe sur
autrui, est en rapport avec la réduction de l?action ostensible sur le monde. Cette
minimisation de l?action produit simultanément de conséquences sur l?agentivité
d?autrui. En fait, l?intention de cette limitation de la propre action est soit
que l?autre réduise l?action potentiellement dangereuse sur soi (c?est le cas
des maîtres), soit que ce soit l?autre celui qui agisse sur soi de la manière
que l?on espère (c?est le cas des êtres humains).