INCIHUSA   20883
INSTITUTO DE CIENCIAS HUMANAS, SOCIALES Y AMBIENTALES
Unidad Ejecutora - UE
libros
Título:
Macedonio Fernández philosophe. L'sujet, l'experience et l'amour
Autor/es:
MARISA MUÑOZ
Editorial:
L'Harmattan
Referencias:
Lugar: Paris; Año: 2012 p. 268
ISSN:
978-2-296-99179-8
Resumen:
Macedonio Fernández (1874-1952) est un intellectuel argentin dont l’oeuvre a résisté et résiste encore aux classifications externes. On parle de lui en tant qu’essayiste, humoriste, penseur, philosophe, métaphysicien, mystique, homme de lettres et écrivain. Avec cette dernière expression, la praxis méditative intégrale de Macedonio pourrait peut-être être réunie d’une manière plus exclusive. Pour éviter de tomber ou dans un catalogage de l’auteur et de son oeuvre ou, au contraire, de les penser comme anomaux, atypiques, marginaux, ou avec d’autres qualificatifs, nous choisissons de reconstruire la philosophie du « moi » qui apparaît dans ses écrits, en faisant cas des expériences vécues par Macedonio dans ses réflexions et qui s’expriment principalement dans l’expérience métaphysique, dans l’expérience passionnelle et dans l’expérience mystique. Dans la première partie appelée « Cartographies philosophiques », on a cherché, au moyen de localisations critiques, à montrer l’itinéraire intellectuel de Macedonio Fernández en tenant compte de quelques informations biographiques en articulation avec le climat intellectuel prédominant avant la fin du XIXe siècle et les premières décennies du XXe siècle en Argentine. Nous avons passé en revue les quelques lieux communs qui font partie de la réception des idées de Macedonio Fernández, soit comment a été lue et perçue sa production. Il a été démontré que, comme n’ayant pas appartenu à la philosophie universitaire, Macedonio Fernández est presque passé inaperçu dans l’historiographie philosophique argentine. L’objectif n’a pas été d’essayer de trouver une place à Macedonio, mais de faire sa « non-place » une instance pour réfléchir au sujet des coordonnées sur lesquelles l’exercice du philosopher s’est organisé. Nous pensons en clé d’« intersections » les idées et expériences de l’auteur avec la culture philosophique et littéraire. Nous rattachons la 17 trajectoire de Macedonio à celle de penseurs argentins et français : avec José Ingenieros et Henri Bergson; avec Carlos Baires et Théodule Ribot, et avec les jeunes avant-gardistes des années 20. L’objectif était de nous soustraire aux concepts d’« influence » ou de « réception » pour travailler les idées philosophiques. Dans la deuxième partie du livre, nous nous sommes concentrés sur la question du moi dans l’oeuvre de Macedonio Fernández. Les trois premiers chapitres visent à reconstruire la problématique du moi telle qu’elle apparaît dans la genèse des écrits publiés. Dans le chapitre intitulé « Equipages de fin de siècle: Macedonio Fernández et le début d’une trajectoire intellectuelle », nous montrons avec l’analyse de trois textes la problématique de la nature du moi à partir de la thèse d’une psychologie atomistique; le problème moral abordé par Macedonio à partir d’une philosophie pratique, et la portée qu’atteint le sujet d’un point de vue juridique dans sa thèse intitulée « De las personas » pour obtenir le titre de Docteur en Droit. Dans les analyses réalisées, nous avons voulu montrer les inquiétudes sociales et une certaine praxis utopique qui ont caractérisé Macedonio Fernández pendant ses années universitaires. Le quatrième chapitre a progressé en essayant de montrer l’« Ebauche d’un programme de travail métaphysique à la portée théorico-expérimentale » que l’auteur incarne entre les années 1907 et 1908. On a tenté de présenter la volonté, avec une certaine portée d’ordre épistémique, d’émanciper la psychologie réduite en des termes biologiques à partir d’une conception positiviste. En ce sens, nous indiquons les procédés de « désubstantialisation de la psyché » menés à bien par Macedonio au moyen de délocalisations critiques dans l’ordre de la « représentation » et d’opérations réductives sur le plan de l’ « affection ». Dans « L’expérience métaphysique, passionnelle et mystique », nous nous sommes concentrés sur l’analyse de la question du moi, la critique de Kant, l’approfondissement de sa conception mystique, sans cesser de s’attacher à la portée que possède dans son oeuvre la conjonction de « vie et écriture ». Dans le dernier chapitre, nous nous sommes attardés sur la portée que l’amour et la passion ont dans son oeuvre, et nous avons fait référence à son histoire de vie, en intégrant ses conceptions théorico-expérimentales et en soulignant le travail créatif de Macedonio Fernández en insistant sur les tensions, crises, contradictions et moments de plénitude. Finalement, pourquoi parler en termes de cartographies et de plans ? L’idée est de faire usage de ces termes dans un sens métaphorique, en jouant avec la valeur expressive qu’ils contiennent. Nous appelons cartographies philosophiques la première partie de ce livre parce que nous y identifions les interprétations qui circulent sur l’oeuvre de Macedonio Fernández et nous élaborons de nouvelles clés pour la parcourir. Nous pensons que les localisations critiques proposées et les intersections philosophiques signalées 18 peuvent être un apport pour une histoire critique des idées philosophiques en Argentine. L’expérience vitale du penser philosophique de Macedonio Fernández nous offre des plans de son écriture, des plans avec des accidents et des moments de découvertes qui permettent de reconstruire ses itinéraires, ses aventures, les parcours réalisés avec ses intersections et paysages vitales. Nous parlons de plans car il n’y a pas un seul dessin réalisé par Macedonio et parce que, de plus, nous aussi en avons construits d’autres. Même si nous savons que la lecture proposée de la philosophie du sujet dessinée dans ses textes ne sera pas définitive, elle ne cessera d’être une intention dévoilant l’effort pour nous rapprocher le plus possible du territoire macédonien. L’académie sera-t-elle finalement le destin de l’oeuvre de Macedonio Fernández ? De quelle manière alors sera-t-il possible de procéder à la lecture philosophique de l’oeuvre d’un penseur sans tomber dans des mutilations ou jugements strictement « académicistes » qui empêchent d’apprécier la richesse d’un penser ? La proposition de lecture que nous présentons est reliée au besoin de lire Macedonio d’une autre manière ; c’est-à-dire en désinstitutionnalisant la lecture, en cherchant à excéder le regard académique ou, tout au moins, en dépassant un concept étroit de ce que l’on entend par philosophie. Comme nous l’avons déjà dit, la question ne s’arrête pas sur le fait d’essayer de trouver une place à Macedonio, mais plutôt de faire de sa « non-place » une instance de réflexion au sujet des coordonnées sur lesquelles l’exercice du philosopher s’organise. La tâche sera de dessiner une nouvelle cartographie plurielle des idées, avec des localisations critiques qui nous permettent de nous rapprocher de la philosophie avec de nouveaux regards. Macedonio Fernández est un point de fuite vers de nombreux lieux communs, mais il peut être à la fois une ancre pour penser la philosophie argentine.