Ce qui est en dispute. La raison du désespoir: de la dictature à l’éclatement social de 2001

SOPHIE WAHNICH, PATRICIA COLLADO ET AL

Collection Respublica, Histoire Sociale

Fayard

Lugar: Paris; Año: 2008;

Si l’on analyse les  dernières années de la République Argentine, elle apparaît comme une société mobilisée. L’émergence d’assemblées, les formes collectives d’action innovatrices, les répertoires publics rénovateurs, montrent à l’observateur étranger un besoin obsédé de s’exprimer, de manifester des demandes, et de recréer des formes d’association. Rien de tout cela ne nous renvoie à un corpus social qui commence à s’ouvrir à des formes d’action collectives et de participation générale, retranchées. Les effets de ce processus survivent encore. Cependant, on peut comprendre le chemin ouvert par l’émergence de cette activité communautaire et ses expressions à partir du moment où elles ont été déniées : l’instauration de la dictature militaire dans notre pays (1976-1983). Le passage de cette démobilisation à la vigueur imposée par la crise des années 2001-2002, peut être  fouillé en suivant une voie de recherche analytique, sous certaines coordonnées nécessaires pour la compréhension de son devenir. Nous allons essayer de montrer les événements sociaux dont l’ensemble déclenche l’émiettement des années 90, à la suite du néolibéralisme périphérique aboutissant à la crise hégémonique de l’année 2002.