Migration bolivienne en Argentine et religiosité populaire. Réseaux et cohésion sociale à partir des pratiques culturelles

SUSANA MARÍA SASSONE

Migrants des Suds

IRD Editions, INSTITUTE DE RECHERCHE POUR LE DÉVELOPPMEMENT. COLLECTION OBJECTIFS SUDS

Lugar: Marseille; Año: 2009; p. 413 - 430

La communauté des migrants Boliviens en Argentine a vu croître ses expressions de religiosité populaire depuis le début des années 1960, en particulier dans l´Aire métropolitaine de Buenos Aires (AMBA). Dans cette étude, nous cherchons à comprendre la territorialisation des pratiques religieuses catholiques des migrants boliviens dans la métropole de Buenos Aires et les modalités de circulation des cultes amenés depuis la Bolivie. La fête de Nuestra Señora de Copacabana a été la première manifestation collective de foule; elle est célébrée depuis plus de trente ans dans le quartier « Charrua ». Ces dernières années, cette célébration catholique s´est étendue à d´autres quartiers de l´AMBA, à des dates distinctes. D´autres ont également surgi, comme celle de la Vierge de Urkupiña, de Nuestro Señor de Maika, de San Bartolomé, de Nuestra Señora del Carmen, etc. Les croyances religieuses modèlent les expériences, et pèsent sur la construction des espaces de vie, de l’espace vécu ; en atteste la multiplication de ces lieux de rencontre religieuse dans un certain nombre de quartiers à concentration de migrants boliviens de première et seconde génération. On peut ainsi parler d´une stratégie multilocale et affirmer que chaque célébration signifie rencontrer la Bolivie en Argentine. Ainsi s’affirme leur territorialité, et plus encore leur multiterritorialité, qui semble exister uniquement grâce à cette force de circulation, à ce système d’allers-retours, cette dialectique du « là-bas » dans le « ici ».La reproduction de la religiosité populaire sur le lieu d´arrivée s´inscrit dans la perspective de la transnationalism de l´espace migratoire.